Un projet pour des cantines locales, bio et durables
Lancé officiellement lors d’un colloque à Strasbourg fin octobre, le projet Interreg VI Upper Rhine Sustainable Food vise à promouvoir l’alimentation durable dans la région du Rhin supérieur, notamment dans les cantines scolaires et les commerces de détail. Réunissant des partenaires français, allemands et suisses, il est coordonné par le laboratoire Sociétés, acteurs et gouvernement en Europe (Sage – CNRS/Unistra) et le laboratoire Hommes et management en société (Humanis – Unistra).
Pourquoi ?
Malgré la loi Egalim qui stipulait que les repas servis en restauration collective dans tous les établissements chargés d’une mission de service public devaient compter 50% de produits de qualité et durables, dont au moins 20 % de produits biologiques en 2022, il reste encore difficile de combiner local et bio
, souligne Sophie Michel du laboratoire Humanis.
L’objectif
Dans un contexte de changement climatique et de mondialisation, il s’agit d’encourager et accompagner l’approvisionnement local, durable et bio et le développement de l’offre de repas végétariens dans les cantines des établissements secondaires et les universités du Rhin supérieur. Sans oublier, les magasins bio avec une proposition de repas prêts à consommer. L’objectif poursuivi est notamment de proposer aux PME alimentaires du Rhin supérieur des modèles compétitifs et résistants face aux crises actuelles et aux facteurs de risque liés à l’approvisionnement
, souligne Philippe Hamman, chercheur au laboratoire Sage, qui évoque le renforcement d’une démarche collaborative à tous les niveaux : cantines, magasins, PME, agriculteurs... Côté consommateurs, l’étude nous permettra également d’identifier d’éventuels verrous ou leviers pour aller ou non vers une alimentation plus durable
, ajoute Sophie Michel.
Qui ?
Le projet, qui bénéficie d’un financement de plus d’1 million d’euros du Fonds européen de développement régional (Feder) et 230 000 euros des autorités suisses, regroupe en France l’Université de Strasbourg et l’Université de Haute-Alsace. En Allemagne, l’Université de Freiburg, l’Institut de technologie de Karlsruhe et l’Université technique de Kaiserslautern-Landau (RPTU). Et aussi la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse (FHNW). À Strasbourg, cinq chercheurs, en particulier des laboratoires Humanis et Sage, participent au projet, ainsi que deux ingénieures d’études embauchées pour l’occasion. Le projet inclut également 23 partenaires du secteur de l’alimentation, et d’appui et de diffusion, dont une dizaine de distributeurs. Nous avons sélectionné des cantines déjà porteuses d’initiatives
, glisse Sophie Michel.
D’une durée de trois ans, le projet se découpe en cinq phases :
- Septembre 2024 - février 2025 : état des lieux, contexte, observation des pratiques actuelles et des opportunités.
- Février - août 2025 : mise en place d’un plan stratégique avec l’ensemble des acteurs de terrain. Pour les cantines, revoir les processus, la manière d’approvisionnement, la créativité dans les recettes, même chose pour les magasins avec les repas prêts à consommer.
- Septembre 2025 - août 2026 : tester de nouvelles pratiques et observer ce qui fonctionne bien et moins bien, côté français dans les cantines de collèges, côté allemand dans les restaurants universitaires. Si besoin, proposer des correctifs.
- Septembre 2026 : nouvelle phase d’expérimentation en fonction des correctifs avec renforcement de l’offre durable des cantines et magasins.
- À partir de janvier 2027 : une dernière phase d’évaluation et de transférabilité pour partager les bonnes pratiques et que tous puissent s’en saisir.
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