Savoir(s)

Dopée par la guerre en Ukraine, la flambée des prix de l'énergie est au cœur de la préoccupation des ménages, mais aussi des institutions. Plutôt qu'une fatalité, pourquoi ne pas envisager la crise comme une opportunité de repenser nos modes de vie ?

C'est le message délivré sur la scène du Palais de la musique et des congrès par une dizaine d'acteurs socio-économiques du territoire issus des secteurs publics, privés ou encore de l'économie sociale et solidaire (ESS) : Eurométropole, Port autonome, Réseau gaz distribution de Strasbourg (R-GDS), Lilly France, Altaïr, Quiri...

Changement de paradigme

Développement d'un réseau transfrontalier de récupération de chaleur industrielle fatale, déploiement d'ambitieux plans de réduction des consommations de fluides et des déchets en entreprise, lancement de projets de recherche pour inventer de nouveaux matériaux durables... Adossées aux données de Nicolas Raillard et Eric Berger, du think tank Shift Project, invités en tant que « grands témoins », les exemples locaux de recherches de solutions sur un territoire métropolitain riche de son positionnement géographique et de son maillage d'entreprises ne manquent pas. Car c'est à un véritable changement de paradigme que nous sommes collectivement appelés, quand on sait que 70 % de l'énergie actuellement utilisée est d'origine fossile, et qu'un tiers des émissions de gaz à effet de serre en France est issu du secteur des transports, d'après les chiffres du Shift Project, fondé par Jean-Marc Jancovici.

Energie inépuisable

L'université est aux avant-postes pour relever le défi de la neutralité carbone et de la sobriété, alors que tout doit se jouer dans les 15 prochaines années. Nous disposons d'une énergie inépuisable : celle de la volonté et de la créativité de nos enseignants-chercheurs, de nos personnels et de nos étudiants, est venu rappeler Michel Deneken, président de l'Université de Strasbourg, qui intervenait notamment au côté de Jean-Luc Heimburger, président de la CCI Alsace Eurométropole. Il ne s'agit surtout pas de saupoudrer nos 4 000 diplômes d'écologie, mais de doter nos futurs citoyens d'outils solides pour relever de défi de la transition, au service de l'entreprise, de la société, des femmes et des hommes qui la composent. Quant au rapport à la science, il doit nécessairement prendre en compte de nouveaux enjeux.

Piégeage de CO₂

Présent aux côtés de Michel Deneken, Nizami Israfilov, diplômé d'une thèse en chimie de l'Université de Strasbourg en 2022, a présenté ses recherches pour développer un nouveau matériau prometteur, mille plus fois plus petit qu'un cheveu, capable de piéger le CO₂. D'abord intégré à un programme conjoint mené avec l'Université de Bakou, il est un pur produit de ce que notre université internationale fait de mieux, s'est réjoui le président de l'Université de Strasbourg. La Bpifrance et le challenge Mature your PhD ne s'y sont pas trompés, distinguant les travaux de recherche du jeune docteur de leurs prix. Accompagné par Conectus, celui-ci travaille à prolonger ses recherches sous forme de start-up.