Fête de la science, faire dialoguer science et société
La Fête de la science se tiendra du 3 au 13 octobre dans tout le Bas-Rhin, autour du thème « Intelligence(s) ». Éclairage sur cet évènement au cœur du dialogue science et société avec Sébastien Soubiran, directeur du Jardin des sciences qui coordonne la Fête de la science au niveau du Bas-Rhin et Enrica Zanin, vice-présidente Culture, science et société de l’Université de Strasbourg.
Quel rôle pour l’Université de Strasbourg dans la Fête de la science ?
S.S. : L’Université de Strasbourg est un acteur identifié depuis plus de vingt ans par l’Etat et la Région pour accompagner et développer l’évènement au niveau du département. Chaque année, plus de 6 000 personnes y participent dans le Bas Rhin, et nous sommes le territoire avec l’offre la plus riche. L’idée étant de décloisonner les laboratoires, faire rencontrer les acteurs et actrices de la recherche publique avec un public large et les mobiliser sur l’ensemble du territoire pour parler de science.
Parlez-nous de la thématique, « Intelligence(s) » ?
S.S. : Il y a bien sur une résonnance avec l’intelligence artificielle, sujet à la fois de société et sur lequel de nombreuses recherches sont entreprises. C’est une thématique qui prédomine dans les réponses des laboratoires à l’appel à participation. Mais le thème soulève des problématiques plus larges : Comment la recherche questionne les intelligences ? Quelles sont ses différentes formes ? Comment la communauté scientifique participe à la construction de ces intelligences et comment se diffusent-elles dans la société ?
Montrer qu’il n’y a pas que les sciences de laboratoire
E.Z. : Le thème est traité de manière interdisciplinaire. C’est une façon de montrer qu’il n’y a pas que les sciences de laboratoire, mais aussi les sciences humaines et sociales : la Maison interuniversitaire des sciences de l’Homme – Alsace (Misha) est ainsi impliquée. Il y aura des initiatives à la fois sur le campus, au Planétarium, au Studium, au Palais universitaire ou encore au Jardin botanique, et sur l’ensemble du territoire, avec par exemple des promenades scientifiques, un sujet sur l’intelligence des insectes ou celle des plantes.
La Fête de la science s’inscrit dans une réflexion plus globale de l’université autour du développement du dialogue entre science et société ?
E.Z. : Oui, notre université est engagée dans le territoire notamment grâce au label Science avec et pour la société (Saps) obtenu de 2024 à 2027, pour porter la recherche à tous les publics. La Mission relations à la société, créée en 2024, densifie les liens avec le territoire, notamment grâce aux actions du Pôle Open University of Strasbourg (Opus) et à l’accueil du public, au Planétarium et au Musée zoologique.
S.S. : La Fête de la science a une bonne visibilité, puisqu’il s’agit d’un événement national et c’est un moment privilégié pour une structure universitaire comme la nôtre qui soutient le dialogue entre science et société. Mais il est important de rappeler que toute l’année nous organisons des fêtes de la science dans tout le territoire à l’image des Alsasciences, des festivals gratuits de culture scientifique. L’engagement de l’université en matière de dialogue science et société passe par cette spécificité d’associer systématiquement les acteurs et actrices de la recherche. Il s’agit aujourd’hui de porter une politique plus pérenne sur le territoire qui s’appuie sur cette interaction.
Vers quelles évolutions ?
S.S. : Au départ, la Fête de la science était axée sur les sciences expérimentales avec des interactions au sein même des laboratoires. Il y a aujourd’hui une volonté de l’État de renforcer les actions vis-à-vis des scolaires sans forcément apporter plus de moyens. Nous allons devoir faire des choix sur le type d’actions que nous serons en mesure de porter dans les années à venir lors de cet événement.
Questionner la Fête de la science et son modèle économique
E.Z. : L’université est très engagée pour faire vivre la Fête de la science et mène, via le Jardin des sciences, un grand nombre d’initiatives sur le territoire : mais toutes ces actions sont menacées par l’absence de moyens. L’État a par exemple annoncé que le label Saps ne serait pas reconduit, et la Collectivité européenne d’Alsace qu’elle arrêterait de financer cette action l’année prochaine. Nous allons devoir questionner la Fête de la science et son modèle économique en ayant à l’esprit cette diminution des financements.
Au programme
Rencontres, expériences, ateliers, projections, expositions et autres animations… sur tout le territoire pour sa 34e édition, la Fête de la science aborde les « Intelligence(s) » sous toutes leurs formes. Morceaux choisis :
Sept villages des sciences :
- Au Palais universitaire où Armando Espinosa Prieto, post-doctorant au Laboratoire image, ville, environnement (Live - Unistra/CNRS/Engees), proposera notamment des colliers de perles qui simulent des séquences ADN
- A la Maison interuniversitaire des sciences de l’Homme – Alsace (Misha) avec, entre autre, des visites de l’exposition “En-quête d'Orient”
- A la médiathèque Malraux, l’occasion de tester l’atelier pour enfants Les pancartes pour le vivant
- Au Vaisseau où de multiples expériences attendent petits et grands
- A l'International Space University pour découvrir la recherche scientifique et spatiale conduite sur le campus d'Illkirch à travers des ateliers de découverte
- A Lingolsheim où ateliers et conférences sont proposés
- Au collège Suzanne Lalique-Haviland à Wingen-sur-Moder, ouvert au public le 9 octobre, de 16 h 30 à 18 h
Deux instituts de l’Université de Strasbourg ouvrent leurs portes :
- Le Centre européen des sciences quantiques pour découvrir les mystères des sciences et technologies quantiques
- L'Institut de recherche mathématique avancée avec un ciné-débat autour du Théorème de Marguerite (film de Anna Novion, 2023)
Trois nouveautés :
- L'exposition artistique et interactive Les Escapades de la recherche au Studium
- L’après-midi rencontre-documentaire La science fait son cinoche au Planétarium
- L'atelier de découverte des matériaux low-techs de l'Atelier CirculR, petit avant-goût avec une interview de Marion Roullet, sa co-présidente.
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