Par Jonathan Rangapanaiken
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Du laboratoire au lit du patient : une feuille de route resserrée pour la recherche en santé à Strasbourg à l’horizon 2030

Le 21 octobre 2025, l’Université de Strasbourg et les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) ont présenté les axes stratégiques de la recherche en santé à l’horizon 2030.

 Un continuum de la recherche, de l’innovation et du soin

Pour Jean Sibilia, vice-président Santé et territoire de l’université, et Ferhat Meziani, vice-président recherche des HUS, cette feuille de route est « une première » : dans un contexte de difficultés politiques et économiques. Elle renforce « un continuum de la recherche, de l’innovation et du soin » autour de quatre axes de recherche prioritaires — immunité-infection et onco-hématologie, neurosciences, chirurgie et imagerie innovante et maladies rares/pédiatrie— ainsi que de grands enjeux transversaux tels que la donnée de santé et l’intelligence artificielle, domaines dans lesquels le site de Strasbourg est à l’avant-garde au plan national.

« L’hôpital doit accompagner l’excellence de notre recherche universitaire, et cette recherche doit prendre en compte les besoins du patient », résume Ferhat Meziani lors de la présentation des axes stratégiques de la recherche aux communautés scientifiques et hospitalières. 

Dans un contexte de fortes tensions sur le financement public des recherches biomédicales, la stratégie de l’Université de Strasbourg et des HUS consiste à « renforcer l’alliance existante » et à « se reposer sur la cartographie des points forts, où réside une masse critique d’équipes de recherche et de médecins », explique Jean Sibilia.

Plan d’action

Quatre axes et trois domaines transversaux sont mis en place, mais également douze grandes actions structurantes, dont la mise en place d’une nouvelle gouvernance d’expertises confiée aux jeunes chercheurs et aux acteurs de terrain pour établir les feuilles de route, l’agenda, les attendus…

Zoom sur deux projets qui imbriquent recherche et clinique

Tout au long de la journée, différents témoignages ont mis en évidence les défis que le plan stratégique entend relever, tels que l’attractivité ou la formation à la recherche des cliniciens.

  • Des cliniciens qui se déplacent vers la recherche
    Jonathan Vappou, chercheur au laboratoire ICube (Université de Strasbourg/CNRS/Insa Strasbourg/Engees), explique ainsi comment ses travaux en imagerie médicale et en ultrasons thérapeutiques, entamés en 2011, ont bénéficié d’un développement commun avec des praticiens venus faire leur thèse dans son unité. Comment ? En orientant le projet de recherche en intégrant la connaissance du patient. 
    Avec un agrément de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et des essais cliniques menés à l’Institut de chirurgie guidée par l'image de Strasbourg et les premiers patients inclus en 2021, le chercheur illustre comment l’écosystème strasbourgeois favorise l’émergence de technologies innovantes.
     
  • Collecter les données issues de la chirurgie : le projet Data-Surge
    Impliquant cliniciens, statisticiens et chercheurs en apprentissage automatique, le projet Data-Surge, porté par Éric Noll, médecin anesthésiste-réanimateur, se concentre sur les données issues de la chirurgie. Avec 300 millions d’interventions chirurgicales réalisées chaque année dans le monde, il vise à consolider les données produites avant, pendant et après les actes opératoires. 
    Objectif ? Sécuriser l’acte, améliorer la prise en charge post-opératoire, prédire les complications, surveiller, optimiser la rentabilité…
    « Strasbourg possède la toute première équipe santé dédiée à l’intelligence artificielle, avec un fonctionnement fédératif », souligne Jean Sibilia. En effet, entre le cluster IA Enact, les datacenters de l’université, les compétences au sein des HUS ou des laboratoires comme ICube, l’écosystème est porteur.

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