Par Céline Hoffert et Stéphanie Hommel
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Validation des acquis pour les études de sage-femme : Strasbourg innove

Alors que la Validation des acquis de l’expérience (VAE) fête ses 20 ans cette année, l’Université de Strasbourg a pour la première fois délivré par ce biais le grade de master attaché au Diplôme d’État de sage-femme (DESF). Retour sur cette expérimentation menée par la Cellule VAE (CVAE) du Service de formation continue et l’école de sage-femmes de la Faculté de médecine, maïeutique et science de la santé, à travers le témoignage de Florence Yata, première bénéficiaire du dispositif.

 

Il semblerait que personne n’ait fait cette démarche avant moi. C’était une requête un peu spéciale par rapport aux autres VAE, puisqu’il s’agissait d’obtenir un grade de master pour un diplôme dont j’étais déjà titulaire, souligne Florence Yata pour expliquer l'origine de sa démarche.

Dans le cadre de l’universitarisation des études de santé relative au processus de Bologne, le DESF confère aujourd’hui le grade universitaire de master. Les titulaires du diplôme ayant finalisé leur formation pendant l’année universitaire 2014-2015 acquièrent le grade de master de plein droit. Pour les professionnels diplômés avant cette date, la VAE est le dispositif mobilisable pour ce faire.

Titulaire d'un bac +3

J'ai obtenu mon diplôme d’Etat de sage-femme en 2008. Bien qu’étant passé par la première année de médecine et quatre ans d’écoles de sage-femme, j’étais officiellement titulaire d’un niveau bac + 3. L’accès à la poursuite des études universitaires m’était limitée.

La CVAE, en charge du traitement des demandes de VAE pour l’ensemble des diplômes de l’université, s’est rapprochée de l’école de sage-femme pour construire et expérimenter un dispositif spécifique. Lors de l’élaboration d’un dossier de VAE, le candidat décrit et analyse des situations choisies dans son parcours d’expérience. Il met en exergue les compétences qu’il a développé sur le terrain, en lien avec le référentiel de compétences du diplôme visé.

Pour ce dispositif spécifique, Florence Yata s’est principalement penchée sur ses compétences en matière de recherche, ce qui constitue en soi une nouveauté. Elle a ainsi démontré qu’elle est capable de problématiser et de faire usage de concepts, d’argumenter à partir de références bibliographiques qu’elle a identifiées, ainsi que de faire preuve d’esprit critique et de réflexivité.

Dynamique formative

Tout au long de sa démarche, la candidate a bénéficié de l’accompagnement de la CVAE, ainsi que du regard expert de Laurence Mirabel, enseignante à l’école de sage-femme. Antoine Koch, médecin aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), s’est également impliqué. Ce travail partenarial a permis à Florence Yata de voir son projet de certification aboutir, en même temps qu’il l’a amenée à actualiser ses connaissances et prendre du recul quant à sa pratique de terrain.

Florence avait déjà parfait ses connaissances par la formation continue. Après l’école de sage-femme et l’obtention du DE, j’ai passé l’examen pour obtenir le Diplôme d'université (DU) d’échographie obstétricale, puis un peu plus tard, le Diplôme interuniversitaire (DIU) de médecine fœtale. La VAE est venue entretenir encore cette dynamique formative. Et ce n’est pas fini : Je vais bientôt terminer une formation très pratique et non diplômante que j’ai entamée le mois dernier, avant d’embrayer sur une autre l’année prochaine, pour l’instant sans faire usage du grade de master. Je me laisse quelques mois pour réfléchir à des suites universitaires.

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