Par Annalena Meyer-Freund
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Une BD numérique pour voir la recherche autrement

Dans le cadre d’un projet de valorisation du patrimoine de l’Institut Charles-Sadron (ICS – CNRS), le Jardin des sciences s’est lancé dans la réalisation d’une BD numérique. Une manière novatrice d’utiliser la fiction pour parler de science.

Connaissez-vous l’affaire des canards ? En 1956, une expérience défraie la chronique : des chercheurs seraient parvenus à modifier les caractéristiques de canards par injection d’ADN ! La recherche est rapidement prise dans le tourbillon d’enthousiasme suscité par cette nouvelle. Entre chercheurs sous pression, volatiles énigmatiques et tâtonnement autour de l'ADN, tout ne va pas se passer comme prévu… À partir de cette histoire vraie, le Jardin des sciences se lance dans la réalisation d’une BD numérique.

Ce nouveau format permet de proposer à la découverte un sujet inattendu. Avec la narration numérique, il est possible d’explorer une thématique foisonnante en apportant un fil rouge, expliquent Julie Morgen, chargée de projets en médiation culturelle et Delphine Issenman, responsable du pôle Musées, collections et patrimoine.

En direct sur Twitch

Grâce au numérique, quelques animations subtiles accompagnent la découverte : là le personnage cligne des yeux, ici la case semble bouger au survol… Sur certaines pages, des éléments cliquables permettent d’avoir plus d’informations, notamment sur les sources qui ont nourri le projet.

Plus dynamique qu’une BD papier, plus sobre qu’un dessin animé, le projet a pu voir le jour en direct sur la plateforme de streaming Twitch dès l’automne 2022, les lundis et vendredis entre 15 h et 18 h, sous le crayon de Guillaume Deloizon. Diplômé de la Haute école des arts du Rhin, il y a suivi le parcours d’illustration et narration numérique animée.

Un moyen ludique et interactif pour toucher un public large

Nous avons raconté l’histoire ensemble, détaille Julie Morgen. Au travers d’un tableau un peu austère, j’ai écrit le scénario et fait un séquençage case par case. J’avais l’histoire et les images en tête, il fallait que je les transmette à Guillaume. Pour cela, nous lui avons aussi fourni différentes ressources, images d’archives, textes… pour qu’il s’imprègne de l’univers et du contexte de l’histoire. Un travail collaboratif de synthèse et de précision pour Julie Morgen et Delphine Issenmann.

Julie Morgen invente le personnage de Blanche, clin d’œil au nom du canard de l’expérience

À partir de là, le dessinateur propose un premier découpage schématique sans visuel, puis un storyboard avec du crayonné brut. Pour donner vie à l’histoire, Julie Morgen invente le personnage de Blanche, clin d’œil au nom du canard de l’expérience, Blanche-Neige. Partir d’un personnage fictif nous a donné la liberté de raconter l’affaire en donnant du tempérament à Blanche et une portée plus large à notre projet. Delphine Issenmann complète : Avec cette histoire, nous avons pu évoquer la question du fait scientifique et comment il s’établit. Un moyen ludique et interactif pour toucher un public large, parfois éloigné du monde scientifique.

Extrait de la création de la BD sur Twitch

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