Par La rédaction
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Analyser en temps quasi réel les données de différentes populations d’animaux

Comment suivre au mieux les populations d'animaux sauvages dans le contexte des changements globaux ? Une problématique majeure dans le domaine de l'écologie. Une équipe de chercheurs internationale a mis au point une nouvelle application “RFIDeep” pour classer automatiquement grâce à l’intelligence artificielle les données d’animaux suivis par la technologie d'identification par radiofréquence (RFID).

La RFID est une technologie fréquemment utilisée pour enregistrer les passages et/ou la présence des individus suivis parmi de nombreuses espèces dans le monde, sur terre et dans les environnements aquatiques. Avant cette étude, les détections RFID étaient examinées manuellement, ce qui prenait énormément de temps et était source de nombreuses erreurs, souligne Gaël Bardon, doctorant à l’Institut pluridisciplinaire Hubert-Curien (IPHC - Unistra/CNRS),  au Centre scientifique de Monaco (CSM), et premier auteur de l’étude parue dans Methods in Ecology and Evolution.

Cette dernière montre qu’avec RFIDeep l'apprentissage profond peut être utilisé sur de vastes jeux de données RFID qui sont ainsi traitées et analysées automatiquement en temps quasi réel. Nous avons pu extraire des paramètres clés des populations d'oiseaux marins suivis électroniquement depuis près de 25 ans dans les régions subantarctiques et antarctiques. Ce qui permet de déterminer avec précision si un individu a tenté de se reproduire et s'il l'a fait avec succès, tout au long de sa vie. Et ce pour plus de 20 000 oiseaux marqués et suivis par RFID depuis le début du projet, se réjouit Gaël Bardon.

Alerter nos gouvernements

Une technologie qui permet de limiter les interactions avec les animaux et la présence des scientifiques sur le terrain, ce qui signifie moins de perturbations des populations étudiées, des coûts moindres, et un suivi de meilleure qualité. Construit sur des ensembles de données RFID de manchots royaux et Adélie, RFIDeep est adaptable à de nombreuses espèces suivies par RFID.

Mettre en œuvre rapidement des mesures de conservation efficaces

En plus de fournir des données fondamentales précieuses sur l'écologie et les tendances des populations, le traitement de ces données massives permet de gérer et de sécuriser les séries temporelles biologiques à long terme, ainsi que d'optimiser leur utilisation et réutilisation. Ces informations sur l’état de santé des populations et de leurs écosystèmes sont aussi capitales afin d’alerter nos gouvernements, et de mettre en œuvre rapidement des mesures de conservation efficaces, conclut Céline Le Bohec, chercheuse à l’IPHC, qui a dirigé l'étude dans le cadre du projet 137 de l'Institut polaire français Paul-Emile Victor.

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