Quand Sciences Po Strasbourg se rapproche de l’institution militaire
Signe des temps ? Sciences Po Strasbourg a signé vendredi 1er avril un partenariat inédit avec le Commissariat des armées. « Cela fait totalement sens au regard de la préparation de nos étudiants aux concours de la haute fonction publique », nous explique Jean-Philippe Heurtin. Trois questions au directeur de l’école, composante de l’Université de Strasbourg.
Affaires européennes, relations internationales, économie… On connaît Sciences Po Strasbourg sur ces thématiques, moins dans le domaine militaire. Pourquoi cette convention avec le Commissariat des armées ?
Tout d’abord, soulignons que ce partenariat est inédit à l’échelle du réseau Sciences Po.
Conclure cette convention a un intérêt évident, celui d’élargir les débouchés professionnels pour nos étudiants. On sait que certains sont intéressés par l’institution militaire. Cette branche de la haute administration offre de très belles carrières.
Le Commissariat des armées affiche aussi sa volonté de diversifier son recrutement. Ils savent que Sciences Po constitue un bon vivier de candidats au poste de commissaire aux armées, pertinemment formés aux enjeux du monde contemporain, grâce à un cursus pluridisciplinaire de cinq ans.
Elargir la palette des concours préparés, avec des préparations ciblées et sur mesure
La réactivation de conflits de haute intensité, y compris sur le sol européen avec la guerre en Ukraine, nous rappelle la nécessité pour nos forces armées de disposer d’un soutien civil. Nous avons déjà eu l’occasion d’accueillir le général gouverneur militaire de Strasbourg pour une conférence sur cette question précise. Elle est, on le constate, de la plus grande actualité.
Combien d’étudiants sont concernés, et quels profils ?
Cette nouvelle convention permet à nos étudiants préparationnaires des concours de la haute fonction publique (Institut national du service public, Institut national des études territoriales, sanitaires et sociaux, etc.), d’élargir encore la palette des concours qu’ils peuvent envisager avec des préparations très ciblées et dessinées sur mesure. Ils sont actuellement 25 à suivre le cursus de préparation aux concours, après les cinq ans que durent les études à Sciences Po Strasbourg.
On pense naturellement à la fonction publique d’État ou à la fonction publique territoriale pour le recrutement de ce parcours, mais cela ne s’y limite pas ! De la même manière, on a tendance à penser que les concours de la haute fonction publique se limitent à des épreuves de droit, mais c’est bien plus large que cela, avec des épreuves de culture générale, d’économie ou de questions contemporaines. Le défi à relever est bien plus difficile…
Cela fait partie de mes priorités de continuer à développer cette branche préparation aux concours, à l’avenir.
Concrètement, que permet cette convention ?
Elle facilite l’organisation de rencontres avec des personnels de l’institution pour venir présenter leur métier. Un module d’enseignement spécifique et un suivi individualisé des étudiants est également prévu, réalisés par de jeunes commissaires des armées. La convention offre enfin des possibilités de stages au sein du groupement de soutien de la base de défense de Strasbourg-Haguenau-Colmar. Une expérience de terrain qui peut faire la différence au moment de passer le concours !
Avant de partir...
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