L’interdisciplinarité comme moteur de la transition énergétique
Dans un contexte conjoint de crises climatique et de la biodiversité, une physico-chimiste, une maître de conférences en sciences économiques et gestion et une étudiante-entrepreneuse ont réuni leurs compétences pour développer des matériaux alternatifs, respectueux de l’humain et de l’environnement sur l’ensemble de leur cycle de vie.
Nous souhaitons organiser une économie circulaire urbaine avec des biodéchets issus d’acteurs locaux, qui seront ensuite revalorisés sur le même territoire avec une vraie réflexion sur l’impact, la durabilité et la décroissance. Nous devons donc penser au choix des matériaux, à leurs propriétés thermiques ou encore mécaniques, à la meilleure manière de les exploiter, comme au partage de la valeur du modèle que nous développons
, explique Laure Biniek, physico-chimiste, qui s’est associée pour ce projet avec Sophie Bollinger, maître de conférences en sciences économiques et gestion et Marion Roullet, étudiante-entrepreneuse pour ce projet*. Marc de café, marc de thé, son de blé ou encore pulpe de bière… autant de biodéchets d’intérêt pour cette étude financée par la Fédération Recherche Environnement et Durabilité (FERED) et où les aspects techniques, physico-chimie des matériaux mais aussi socio-économique se nourrissent mutuellement.
Tout l’enjeu du projet est de mettre en lien ces acteurs issus de différents écosystèmes, des producteurs de biodéchets aux scientifiques
Grâce au dispositif FabLab de l’Université de Strasbourg, Marion Roullet a accès à une presse de chimie qui permettra de transformer les biodéchets en petites plaques à étudier. De leur côté, les chercheuses encadreront chacune des étudiants en master qui vont apprendre à travailler ensemble pour analyser les propriétés de ces plaques et évaluer leur intérêt. Avec Atelier CirculR, nous souhaitons mettre une presse chauffante à disposition dans un fablab afin que des particuliers, des entrepreneurs, des producteurs ou des entreprises puissent fabriquer, eux aussi, des outils utiles au quotidien
, ajoute Laure Biniek.
Mettre en lien différents écosystèmes
Au-delà de l’aspect scientifique et économique, tout l’enjeu du projet est de mettre en lien ces acteurs issus de différents écosystèmes, des producteurs de biodéchets aux scientifiques, en passant par divers partenaires comme la maison du compost, des torréfacteurs ou des restaurateurs.
C’est en montant ce projet, que je me suis rendue compte de la difficulté de l’interdisciplinarité, conclut la chercheuse, il y a une rencontre commune autour de différentes façons de penser, de faire et il faut prendre le temps de s’y adapter .
* Laure Biniek est chercheuse à l’Institut Charles-Sadron et membre de l’Institut thématique interdisciplinaire HiFunMat, Sophie Bollinger, maître de conférences à la Faculté des sciences économiques et de gestion de Strasbourg et membre du laboratoire BETA et Marion Roullet, étudiante-entrepreneuse et porteuse du projet Atelier CirculR
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