Les premières images d’Euclid dévoilées au Planétarium
Ce mercredi 19 mars, la mission Euclid de l’Agence spatiale européenne a publié son premier lot de données captées par le télescope spatial du même nom. A cette occasion, l’Observatoire astronomique de Strasbourg a accueilli des membres de l'équipe française du consortium scientifique Euclid pour une projection commentée au planétarium du Jardin des sciences de l’Université de Strasbourg.
14h, dans l’ambiance feutrée du planétarium, quelque 110 personnes, chercheurs, journalistes, communicants et autres passionnés attendent avec impatience de découvrir les premières images rendues publiques à midi par l’Agence spatiale européenne. Les données publiées font partie de la campagne d’observations principale d’Euclid, télescope spatial lancé en juillet 2023, et concernent trois zones du ciel représentant ainsi 63 degrés carrés.
Dans six ans, à la fin de la mission, Euclid aura observé un tiers du ciel sur 10 milliards d’années cosmiques, soit 14 000 degrés carrés
, nous glisse Sébastien Derrière, chercheur à l’Observatoire astronomique. L’objectif ? Approfondir notre compréhension de l'énergie noire qui compose 70 % de l'Univers et provoque l'accélération de son expansion.
Vous n’allez pas assister à un spectacle
Milène Wendling, responsable du planétarium, introduit la séance : Il s’agit du seul planétarium français piloté par une université, conçu pour pouvoir montrer en temps réel les données hébergées par le Centre de données astronomiques de Strasbourg.
Pierre Alain-Duc, directeur de l’Observatoire astronomique, revient pour sa part sur la qualité des images d’Euclid tout en rappelant l’importance scientifique du projet : Vous n’allez pas assister à un spectacle mais à la science qui se fait en direct ! Il s’agit d’une première pour nous.
Place ensuite à la phase immersive : 45 minutes de projections rythmées par les commentaires de chercheurs du consortium de Lyon, Paris, Marseille ou encore Strasbourg ayant mené des recherches sur ces nouvelles données. Le voyage débute par des images d’Euclid dans l’espace, puis de la fameuse nébuleuse à tête de cheval, déjà dévoilée en 2023.
Des images inédites
Galaxies à spirales, elliptiques, anneau d’Einstein, toile cosmique… la projection se poursuit par des images inédites qui permettent notamment d’observer la distribution de centaines de milliers de galaxies de formes et de tailles différentes dans le ciel et ainsi voir l’évolution de la matière et de l’énergie noire au cours des différents âges de l’Univers.
La lumière se rallume, la deuxième séquence avec des présentations plus formelles, powerpoint projeté sur le dôme à l’appui, débute. L’occasion de découvrir un scientifique qui travaille sur le look des images. Couleur, résolution, c’est ma punchline pour Euclid
, glisse-t-il. Euclid nous ouvre une nouvelle fenêtre sur les grandes structures et les transformations des galaxies en leurs cœurs
, conclut une autre chercheuse, avant de laisser place à la projection d’un film du planétarium sur la matière et l’énergie noires.
Pour aller plus loin, lire le communiqué de presse du consortium Euclid et l'article du CNRS Terre et Univers
Le Consortium Euclid en bref
Euclid est un télescope spatial développé par le consortium Euclid et l’Agence spatiale européenne (ESA). Le consortium Euclid regroupe plus de 2 600 chercheurs, ingénieurs et techniciens d’une vingtaine de pays principalement européens, dont environ 400 en France. Il est chargé du traitement des données du télescope et de leur analyse scientifique. La France est le premier contributeur de la mission et responsable du pilotage du consortium.
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