Par Elsa Collobert
Temps de lecture :

Blackleaf, le transfert de technologie en action

Issue du terreau universitaire strasbourgeois, elle est l’une des start-up les plus prometteuses du moment. Blackleaf révolutionne la production de graphène, matériau magique aux multiples applications, prometteur pour la transition écologique. Ses fondateurs et PDG seront présents à l’Innovation Day Upper Rhine du 12 avril, porté par KTUR. Yannick Lafue nous explique pourquoi.

Vous participez le 12 avril à l’Innovation Day Upper Rhine : pour quelles raisons ?

La start-up que nous avons cofondée avec mes deux associés en mars 2019 a bénéficié d’un écosystème strasbourgeois très favorable : Housseinou Ba et Cuong Pham-Huu sont tous deux chercheurs à l'Institut de chimie et procédés pour l’énergie, l’environnement et la santé (ICPEES), une unité mixte de recherche (UMR 7515) Unistra/CNRS.

Dès nos débuts, nous avons bénéficié d’un important soutien, des infrastructures – ce qui nous a rapidement permis de nous structurer et dès 2019, être rentables, grâce à la génération de chiffre d'affaire industriel. Sans l’accompagnement et le rôle d’accélérateur qu’ont joué notamment Bpifrance et Sémia, nous ne serions pas si avancés dans notre projet aujourd’hui. Encore récemment, l’obtention du Grand prix au concours d'innovation I-Lab (500 000 €) et d’une subvention d’un million d’euros du Plan de relance nous conforte dans notre stratégie de développement.

Rendre la pareille au réseau d’acteurs qui ont aidé à notre amorçage

Maintenant que nous avons le vent en poupe, cela nous paraît normal de rendre la pareille au réseau d’acteurs qui ont agi à la fois comme levier et tremplin. KTUR est également une opportunité pour nous d’élargir notre réseau, nous faire connaître dans une zone transfrontalière très porteuse pour notre secteur d’activité. La présence d’acteurs du monde économique et universitaire, comme le Karlsruher Institut für Technologie (KIT), nous intéresse particulièrement et nous ambitionnons de pouvoir identifier de nouveux sujets de collaboration.

Quels sont les atouts de votre jeune entreprise ?

Je dirais que notre success story peut s’expliquer par la complémentarité de nos trois profils. Mes associés sont des scientifiques, spécialistes des matériaux, de haut vol. Plus généraliste, formé en aérospatial, j’apporte ma solide connaissance du domaine du transfert de technologie… et mon réseau pour le développement commercial !

Cette complémentarité nous a permis de développer une technologie innovante, en France voire dans le monde : la production à bas coût d’un graphène produit via un procédé écologiquement responsable. Outre la production du matériau, nous développons également main dans la main des  applications industrielles (chauffage, revêtements, lubrifiants…) avec nos clients. Ce qui nous permet de rapidement tester la solidité de notre business model.

 

Ajoutez à cela que notre technologie répond aux besoins de la transition verte, le graphène, matériau magique – très conducteur et résistant – contribuant à augmenter les performances de chauffage, donc à diminuer les consommations, allonger la durée de vie de certaines peintures, se substituer aux terres rares dans la conception de batteries… et vous aurez peut-être une formule gagnante !

Nous aurons l’occasion d’en parler lors du business talk « Comment adapter votre invention au marché », le 12 avril : ce ne sont pas forcément les profils de spécialistes qui sortent leur épingle du jeu dans le monde de la création d’entreprise et du lancement de technologies « de rupture ».

Nous pourrons aussi faire passer le message suivant : au moment de créer une entreprise, on arrive avec son idée de départ, pas forcément tout de suite applicable. Il faut se contorsionner, la confronter à la réalité, mais il est tout à fait possible d’y revenir. Nous, on avait d’abord eu l’idée de révolutionner le chauffage domestique : après des détours, on y revient aujourd’hui !

On va donc entendre parler de vous à l’avenir ?

Parmi les 100 start-up dans lesquelles investir en 2022

Nous l’espérons bien ! Nous sommes déjà leaders sur le marché français et espérons bien le devenir au niveau mondial. Nous sommes en plein développement, puisque cette semaine encore, nous avons recruté trois nouvelles personnes pour l’équipe. Nous sommes pour le moment treize, essentiellement des profils de docteurs, post-doctorants (dont beaucoup issus de l’ICPEES !) et ingénieurs.

A l’horizon 2023, nous allons encore élargir notre recrutement, à des profils de techniciens pour l’ouverture de notre usine. Nous ambitionnons de recruter une centaine de collaborateurs, pour une unité de production ancrée sur le territoire qui nous a vu naître, celui de l’agglomération strasbourgeoise.

Nous avons même été classés parmi les 100 start-up dans lesquelles investir en 2022 par le magazine Challenge.

  • Il reste encore quelques places pour l'Innovation Day Upper Rhine du 12 avril : s'inscrire
  • En savoir plus sur KTUR et sur Blackleaf

Innovation Day Upper Rhine, le premier salon trinational de l’innovation

A l’occasion de cet évènement, organisé le 12 avril, le Deeptech Tour de Bpifrance est lui aussi accueilli au Palais universitaire. Un parcours est dédié aux chercheurs et laboratoires, un autre aux entreprises et le troisième aux entrepreneurs ou ceux qui souhaitent se lancer dans l’entreprenariat.

Trois plénières sont proposées : une sur la Deeptech, avec Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, une sur le développement durable, avec l’intervention d'Hervé Le Treut, climatologue impliqué dans les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), ainsi qu’une sur l’innovation dans le domaine de la santé, avec Thomas Baumert (directeur de l'Institut de recherche sur les maladies virales et hépatiques et du Laboratoire d'excellence HepSYS de l'Université de Strasbourg et professeur des universités-praticien au pôle Hépatodiges du Service d'hépatogastroentérologie des Hôpitaux universitaires de Strasbourg) ; Séverine Sigrist, présidente et PDG de Defymed, biologiste cellulaire et neuroscientifique, ainsi que Peter Neske, Business Innovation Lead chez Pfizer.

Durant toute cette journée, vous aurez l'occasion de découvrir des success stories de start-up et d'innovations en deeptech qui changeront et sauveront le monde. Luc Soler, président de Visible Patient, clôturera cette journée d'exception, en abordant la même thématique sous un angle différent et disruptif : le parfait échec ! Des start-up déjà primées dans le Rhin supérieur feront des présentations en lien avec ces thématiques. Enfin, des rencontres (business meetings) entre entrepreneurs, étudiants, chercheurs, partenaires économiques et académiques seront organisées tout au long de la journée, afin d'amorcer de nouvelles collaborations.

Avant de partir...

Avez-vous pensé à vous abonner ?
 
Pour ne rien manquer de l’actualité de l’Université de Strasbourg : abonnez-vous et recevez chaque semaine par courriel « L’essentiel » des sujets traités.

Catégories

Catégories associées à l'article :

Changer d'article