Septembre en or : les tumeurs cérébrales pédiatriques dans le viseur de la recherche
Le mois de septembre est dédié au soutien à la lutte contre les cancers pédiatriques, dont 2 500 nouveaux cas sont recensés en France chaque année. Focus sur les travaux de Natacha Entz-Werlé, professeur des universités et praticien hospitalier, rattachée au Laboratoire de bioimagerie et pathologies (LBP - Unistra/CNRS) dans l’équipe Oncologie transversale, translationnelle et thérapeutique (OnKO-3T) et pédiatre oncologue qui étudie les tumeurs cérébrales.
Parmi les cancers pédiatriques, 25 % sont des leucémies, 8 % des lymphomes et 20 à 22 % des tumeurs cérébrales. Ces dernières représentent actuellement la première cause de mortalité et de morbidité en pédiatrie, en faisant une priorité nationale et internationale. Diagnostiqués entre 0 et 25 ans, ces cancers concernent les nourrissons, les enfants, les adolescents mais également les jeunes adultes, couvrant une période où le cerveau continue de se développer et de finaliser sa maturation. 30 % des tumeurs cérébrales pédiatriques sont inopérables et doivent être traitées par chimiothérapie et/ou radiothérapie.
Pour étudier ces tumeurs cérébrales, en novembre 2023, 17 équipes de recherche des villes de Lille, Nancy et Strasbourg, dont l’équipe OnKO-3T, ont été labellisées Centre de recherche d’excellence Padiacriex par l’Institut national du cancer. Dirigés par Natacha Entz-Werlé, les scientifiques y développent des modèles cellulaires 3D à partir des tumeurs des patients et les placent dans un environnement proche de la structure cérébrale, grâce à de nouvelles technologies. En fonction de leur environnement, nous essayons de comprendre les différences entre les différents types tumoraux et pourquoi ces tumeurs sont particulièrement agressives.
Cibler le microenvironnement de la tumeur
Des analyses moléculaires à l’échelon de la cellule sont compilées et analysées par une équipe de bio-informaticiens intégrée au centre de recherche, permettant de mettre en évidence des signatures pertinentes et corrélées à la résistance au traitement. Nous pouvons ainsi voir s’il est possible de cibler certains mécanismes à l’aide de médicaments existants ou de nouvelles molécules. Même si, pour les enfants, l’accès aux nouveaux médicaments est plus complexe en raison de critères éthiques plus stricts.
Des évolutions rapides dans la compréhension des tumeurs cérébrales
Autre cible : Le microenvironnement de la tumeur et sa modulation, pour tenter d’améliorer la réponse aux traitements
, détaille Natacha Entz-Werlé, qui évoque des évolutions rapides dans la compréhension des tumeurs cérébrales et leur caractérisation depuis cinq ans.
Une médecine de précision et une recherche de pointe
Nous arrivons mieux à détecter les tumeurs et avons aujourd’hui les moyens technologiques de valider rapidement le diagnostic et d’apporter aux patients et à leur famille ces informations, tout en améliorant nos traitements et nos connaissances. Ces analyses nous permettent une médecine de précision et une recherche de pointe
, se réjouit l’onco-pédiatre.
Restent des zones d’ombre, comme les causes de ces tumeurs, qui sont difficiles à définir. Il y a des causes développementales dans certaines de ces tumeurs mais également d’autres facteurs qui font l’objet actuellement de programmes de recherche européens prenant en compte l’environnement et l’épidémiologie. Nous avançons pour apporter des réponses aux patients, à la communauté médicale, scientifique et au grand public
, conclut la chercheuse.
- Pour aller plus loin, lire aussi le communiqué de presse des Hôpitaux universitaires de Strasbourg
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