Par Marion Riegert
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Parkour, un sport pour plusieurs pratiques

Adrien Gateau, doctorant au sein du laboratoire Sport et sciences sociales, réalise sa thèse sur le parkour. Un sport qui se pratique aussi bien en intérieur qu’en extérieur mis en lumière et popularisé par le film "Yamakasi", du nom d’un groupe de pratiquants, en 2001.

Le terme de "parkour" nait en France, il est créé par un des membres des Yamakasi. On peut aussi parler d’art du déplacement, explique Adrien Gateau qui définit ce sport comme une pratique ou une méthode d’entrainement basée sur le franchissement ou le crapahutage dans différents milieux intérieurs ou extérieurs.

Le jeune homme, qui pratique lui-même la discipline depuis le lycée, en fait son sujet d’étude en master de politiques sportives et aménagement des territoires à la Faculté des sciences du sport avec un premier travail sur l’aménagement des espaces de pratique de parkour dans un parc de Hautepierre. Sa thèse lui permet de s’intéresser plus particulièrement aux transformations de cette pratique, depuis les années 1998 à nos jours.

Dans cette discipline, l’environnement et les mouvements fluctuent. On se sert de ce qui nous entoure, il n’y a pas de limite à ce que l’on peut faire. La pratique change en fonction du lieu. Au centre de Strasbourg par exemple, l’architecture ancienne s’y prête bien. Les figures se mêlent à celles d’autres activités avec des acrobaties, des mouvements de breakdance, ou encore des exercices qui se retrouvent dans certains parcours de santé.

Le sport se développe partout, dans tous les milieux

Au départ effectuée par des novices de manière très libre, au fil du temps, la pratique se standardise avec l’apparition de différentes fédérations et associations dédiées avec un cadre légal qui contraint les conditions d’entrainement. Le parkour apparait aussi en tant que section de la Fédération française de gymnastique. Depuis peu, il existe des compétitions dans le cadre des fédérations.

Le parkour est un nom parmi d’autres qui décrit plus une culture à laquelle les gens s’identifient

Quel profil ? Au début ce sont des hommes jeunes, 15-25 ans, mais maintenant il y a de tout avec de plus en plus de femmes. Le sport se développe partout, dans tous les milieux, souligne Adrien Gateau, qui réalise dans le cadre de sa thèse une quarantaine d’entretiens, essentiellement de pratiquants strasbourgeois. Certains font du parkour sans savoir que ça en est. D’autres s’en servent comme méthode artistique, physique… Le parkour est un nom parmi d’autres qui décrit plus une culture à laquelle les gens s’identifient avec des termes et un répertoire technique vagues. Il n’y a pas de ligne droite.

Son histoire avec le parkour

« J’ai découvert le parkour en tant que pratique à part entière au lycée à La Réunion. Je recherchais un sport atypique, quelque chose d’épique, différent de l’athlétisme. Je l’avais déjà vu auparavant dans le film Yamakasi mais je pensais que c’était juste du cinéma. Au départ, les personnes avec lesquelles je pratiquais avaient une grosse mentalité guerrière avec des entrainements dehors, qu’il pleuve ou qu’il neige. Il fallait envoyer du lourd. Maintenant, je m’entraine dans une association à Strasbourg. J’ai neuf ans de pratique, j’apprécie plus les petits mouvements, la technique. J’aime tout particulièrement le sentiment que l’on a lorsqu’on casse un saut. Quand quelqu’un saute d’un mur à l’autre, c’est une question de mental, casser le saut c’est réussir à le lancer en s’engageant pleinement, c’est une sensation géniale, même les personnes autour le sentent. Il y a un accomplissement, une victoire en cas de réussite. J’aime aussi les voyages durant lesquels je rencontre d’autres personnes qui pratiquent le parkour. Elles sont toujours très accueillantes, c’est un mixte entre des hippies et des hipsters », raconte Adrien Gateau.

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