Par Marion Riegert
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Neurex : 20 ans au service des neurosciences

La structure tri-nationale Neurex, pour Neuroscience Upper Rhine network, portée par des chercheurs de l’Université de Strasbourg, fête ses 20 ans. Retour sur cette association active dans le domaine des neurosciences avec Paul Pévet, ancien président, et Jean-Christophe Cassel, qui lui succède en mai 2022.

La genèse

Neurex est créée en 2001 sous forme d’association avec un premier financement (2001-2002) du programme Eltem (Bâle) de 2,9 millions d’euros, suivi en 2003 par un financement du programme de cooperation territorale européen (Interreg) de 2,4 millions d’euros. Il y avait déjà à l’époque un mouvement de regroupement des neurosciences. Pour aller plus loin, les chercheurs de Strasbourg, Bâle et Fribourg ont décidé de créer un réseau entre ces trois universités de la vallée du Rhin supérieur, raconte Paul Pévet, professeur émérite, qui précise que l'initiative a permis d’obtenir une masse critique pour devenir un pôle européen de la discipline.

Le fonctionnement

Neurex est une association de droit local dont le bureau est renouvelé tous les trois ans. Son siège social se situe à Illkirch. Nous avons choisi cette forme sur les conseils des politiques de l’époque. Elle permet d’avoir plus de souplesse dans la gestion financière et notamment le recrutement, souligne Paul Pévet. Un modèle plus simple également pour gérer les subventions entre les différents pays. Les financements de Neurex proviennent en particulier des programmes Interreg ou autres programmes européens. Chaque mois, l’organisation de colloques ou de workshops d’un ou deux jours autour d’un thème permet aux membres du réseau de se retrouver et d’échanger. Et surtout aux jeunes scientifiques de se former.

Qui

Gérée par un conseil d’administration comprenant 10 personnes des trois pays, l’association regroupe 1 500 membres (étudiants, chercheurs, ingénieurs, cliniciens) et compte à Strasbourg deux salariés. 21 laboratoires, plateformes et services cliniques en neurologie et en neuropsychiatrie de la ville en font partie. Parmi lesquels le Laboratoire de neurosciences cognitives et adaptatives (LNCA – CNRS/Unistra) que dirige Jean-Christophe Cassel ou encore l’Institut des neurosciences cellulaires et intégratives (Inci - CNRS/Unistra).

Quoi

Neurex constitue un soutien à la recherche en neurosciences par le biais de plusieurs actions dont la formation à tous les niveaux afin d’être un lieu d’attraction et faire venir les étudiants à l’international. Et ce à travers le financement de bourses de thèse en cotutelle entre les universités membres, mais aussi des formations des professionnels de la santé, des chercheurs et des aides aux jeunes entreprises pour le recrutement de personnels compétents.

Sans oublier la création en 2005 d’un master en anglais : le Joint Master in Neuroscience ou encore la mise en place de diplômes internationaux conjoints entre les universités dans le cadre du programme européen NeuroTime. Des interventions grand public sont également proposées, par exemple dans les établissements scolaires dans le cadre de la semaine du cerveau. Il y a aussi des opérations ponctuelles qui dépassent le périmètre de la vallée du Rhin supérieur, avec l’Université d’Amsterdam, Bangalore ou encore Jérusalem, notamment, complète Jean-Christophe Cassel.

Côté projets

Le programme Interreg V s’achève en février. Nous préparons un dossier pour obtenir un nouveau financement dans le cadre de l’Interreg VI. Notre projet s’articule toujours autour du cerveau. Nous allons travailler sur la manière dont l’environnement influence le cerveau et, en mieux ou moins bien, la santé mentale. Nous souhaitons par exemple profiter de la synergie trinationale pour étudier comment une même pathologie psychiatrique peut être abordée différemment au niveau clinique dans les trois pays, détaille Jean-Christophe Cassel.

Etudier comment une même pathologie psychiatrique peut être abordée différemment au niveau clinique dans les trois pays

C’est le cas par exemple de la schizophrénie pour laquelle les terminologies et ce à quoi elles renvoient ne sont pas superposables parfaitement. Ce projet permettra ainsi d’amener fondamentalistes et cliniciens à se rencontrer pour établir un langage commun, poursuit le directeur du LNCA.

En chiffres

  • 24 millions d’euros mobilisés en 20 ans
  • 110 laboratoires et services cliniques impliqués
  • 1 500 membres

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