Les escargots comme biomoniteurs de la présence et de la distribution des pesticides dans l’environnement
Des chercheurs de l’Institut de chimie et procédés pour l’énergie, l’environnement et la santé (Icpees – CNRS/Unistra) ont développé une méthode pour quantifier les pesticides dans les escargots.
Dans le cadre d’une collaboration avec des biologistes travaillant sur les escargots à l’Université de Franche-Comté, les chercheurs ont étudié l’impact de l’agriculture sur ces espèces terrestres. Pour ce faire, les escargots sont installés dans des cages reproduisant leur milieu de vie naturel. Ces dernières ont été exposées dans des vignes pendant les périodes d’application de pesticides.
Faciles à manipuler et à élever, les escargots sont de bons biomoniteurs, ils récupèrent l’air, ont une surface cutanée et sont en contact avec le sol
, explique Maurice Millet, chercheur à l’Icpees. Son travail était de développer une méthode d’extraction et d’analyse des pesticides et autres polluants organiques dans les escargots. Tandis que les chercheurs de Franche-Comté ont réalisé des mesures complémentaires sur leur croissance, leur poids…
Regarder le transfert des pesticides à l’extérieur des cultures
L’étude s’est poursuivie en collaboration avec une université libanaise pour étudier la potentialité d’utiliser les escargots comme biomoniteurs de la pollution de l’environnement. Et ce en exposant des escargots sur divers sites et en en récupérant certains régulièrement afin de montrer l’accumulation des pesticides au cours du temps dans les organismes. Une méthode qui permet notamment de regarder le transfert des produits à proximité des cultures.
Prochaine étape : Comparer le biomonitoring avec des capteurs actifs ou passifs utilisés pour évaluer la qualité de l’air pour voir si on peut obtenir le même type d’informations et déterminer la solution la plus simple et la plus efficace à mettre en œuvre pour évaluer la qualité de l’air.
Le biomonitoring
Le biomonitoring est l’utilisation de matrices biologiques pour évaluer l’exposition environnementale à des polluants. Par exemple, les cheveux chez l’homme ou encore les aiguilles des conifères. Ces biomoniteurs doivent évoluer naturellement dans le milieu à étudier, ne pas faire partie des espèces protégées et avoir une répartition géographique importante. De plus, contrairement aux capteurs actifs, ils ne nécessitent pas de source d’énergie.
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