Par Edern Appéré
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Une journée pour interroger l’influence des entreprises polluantes dans le milieu de l’enseignement et de la recherche

Organisée mardi 10 décembre par un collectif de doctorants, la journée doctorale de l’environnement 2024 de la Fédération de recherche en environnement et durabilité (Fered) vise à mettre en lumière les actions d’entreprises, en particulier liées aux industries fossiles, dans l’enseignement et la recherche. Et trouver, collectivement, des solutions pour y remédier.

Nous sommes de jeunes chercheurs qui entrons dans le milieu de la recherche et nous ne sommes pas d’accord avec certaines pratiques que nous souhaitons remettre en question. En tant que scientifiques, à quoi bon tirer la sonnette d’alarme sur l’urgence climatique si c’est pour collaborer avec des entreprises polluantes ? Ce constat, dressé par Adrien Saphy, doctorant en géochimie à l’Institut Terre & environnement de Strasbourg (ITES), résume les motivations qui ont donné naissance à cette édition de la journée doctorale de la Fered.

« En tant que scientifiques, à quoi bon tirer la sonnette d’alarme sur l’urgence climatique si c’est pour collaborer avec des entreprises polluantes ? »

Le thème de cette journée a germé dans les esprits il y a presque un an, en février dernier. Après plusieurs rencontres, brainstorms et concertations, un groupe de sept doctorants d’horizons disciplinaires variés a mis au point le programme. Cet événement a plusieurs portées  explique Maxime Precheur, doctorant en physico-chimie à l’Institut Charles Sadron. Une première portée, informative, pour s’initier aux thématiques du changement climatique, des entreprises polluantes et présenter leurs actions dans l’enseignement et la recherche qui entravent une transition écologique nécessaire. 

Les interventions programmées durant la matinée permettront d’apporter des éléments de contexte, via plusieurs approches : juridique, scientifique et journalistique. Interviendront notamment deux membres de la rédaction du quotidien Le Monde et une chercheuse du collectif Les éclaircies qui a collecté et recoupé des données en accès ouvert pour prouver l’implication des industries fossiles dans le dérèglement climatique. C’est un bel exemple de science engagée  souligne Adrien Saphy.

« L’heure n’est plus à la démonstration scientifique »

La deuxième portée de l’événement est de rechercher des solutions pour ne pas tomber dans le fatalisme. Ainsi, nous organisons une table-ronde pour discuter des éléments présentés, poser des questions et proposer des solutions qui je l’espère aboutiront à des décisions fortes.  Dans cette optique, les organisateurs ont convié les équipes des candidats aux élections universitaires qui se dérouleront début 2025, car cet événement revêt une dimension politique. Pour Adrien, l’heure n’est plus à la démonstration scientifique. Les membres du Giec l’ont faite. L’heure est à la recherche de solutions et ces solutions passent par des décisions politiques. 

Les intervenants seront présents tout au long de la journée, pour favoriser les rencontres et les échanges, et aiguiller les débats lors de la table-ronde. Des stands d’associations, l’affichage de posters scientifiques et d’autres activités ayant toutes pour objectif de sensibiliser et responsabiliser face à l’influence d’entreprises polluantes dans la recherche et l’enseignement, auront lieu durant l’après-midi.

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