Par Elsa Collobert | Edern Appere | Ausua Moutarde
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53 distributeurs de protections gratuites pour lutter contre la précarité menstruelle

Depuis 2020, l’université met à disposition gratuitement des serviettes et tampons, pour répondre à un besoin longtemps tu qui s’exprime de plus en plus. A la manœuvre, le Service de santé étudiante, main dans la main avec la société Marguerite & Cie et le Crous. Le tout permis grâce à un financement de la Contribution vie étudiante et de campus (CVEC).

Permettre aux étudiantes en situation de précarité de ne pas dépenser d'argent pour l'hygiène menstruelle nous a paru légitime

Lors de consultations avec les étudiantes, l'équipe médicale s'est rendu compte de la difficulté que représente parfois l'achat de protections périodiques, explique Aude Rochoux, médecin et directrice du Service de santé étudiante (SSE), coordinateur du projet. Certaines témoignent de difficultés premières de se loger et de se nourrir, indiquant "fabriquer" elles-mêmes leurs protections périodiques, ne pas oser se rendre en cours parfois. Alors, leur permettre de ne pas dépenser d'argent pour l'hygiène menstruelle nous a paru légitime. Un sentiment largement validé par l'enquête réalisée par la Fage et l'Association nationale des étudiant·e·s sages-femmes (ANESF), fin 2020, argumentant et étoffant la réalité de la précarité menstruelle étudiante.

Tampons et serviettes en coton bio

Le SSE expérimente donc dès janvier 2020 la mise à disposition gratuite de serviettes et tampons dans les toilettes des femmes, pour lutter contre la précarité menstruelle. Le premier distributeur est installé dans ses locaux au 6 rue de Palerme. Le Crous a dans un premier temps acheté des protections lavables et ensuite mis en place des distributeurs dans les résidences universitaires..

Depuis, l'initiative a essaimé, puisque 53 distributeurs ont été installés, le dernier dans les toilettes mixtes de la Faculté de physique & ingénierie. Tous les lieux d'implantation sont validés par la direction de l'université, à travers Christophe de Casteljau, directeur général des services adjoint (DGSA).

Parmi les lignes conductrices que le SSE s'est fixées : Offrir des produits de qualité. Cela a fait partie des critères de sélection du prestataire : la société Marguerite & Cie, dont les serviettes et tampons sont en coton bio.

La Contribution vie étudiante et de campus (CVEC) couvre le budget du projet, notamment la totalité des réassorts de produits dans les distributeurs.

A noter qu'aucun des distributeurs n'a été vandalisé ou dévalisé. Aude Rochoux note encore un point positif avec le déploiement de ce projet : Il permet de parler du sujet des règles, encore trop tabou.

Légende des pictogrammes

  •  Localisation des distributeurs de protections menstruelles

Ce qu’en pensent les étudiantes et les étudiants

Ça peut sauver des filles quand elles n’en ont pas

Dans les couloirs du Palais universitaire, les étudiantes croisées sont au courant de la présence des protections périodiques dans les toilettes. A l’aise avec la question ou avec gêne, elles livrent leurs impressions. Charline, 23 ans, étudiante en master d’histoire, a découvert leur présence via un compte-rendu de la faculté. Je trouve que c’est utile, c’est une bonne initiative mais ce n’est peut-être pas encore suffisant et même si je sais qu’il y en a, je ne m’en sers pas tant que ça. Apparemment, il y en aurait aussi dans les laveries du Crous et dans les toilettes pour les personnes à mobilité réduite au Patio, rapporte la jeune femme, qui confie s’y perdre un peu entre les initiatives associatives et de l’université. Cassandra, 18 ans, étudiante en licence d’histoire de l’art, et Pauline, 19 ans, étudiante en licence d’histoire, ne les utilisent pas. Mais ça peut sauver des filles quand elles n’en ont pas, glisse Cassandra.

A. M.

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