Par Elsa Collobert
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Prix Louise-Weiss : « La lecture est mon obsession, ce qui me nourrit »

Grande voix de la littérature italienne contemporaine, femme de lettres – elle est tout à la fois romancière, essayiste, traductrice – Beatrice Masini est la marraine de la 11e édition du prix Louise-Weiss, concours d'écriture étudiant. Décliné cette année sur le thème « L'enfance, tout un monde », il résonne avec l'œuvre de celle qui est aussi l'invitée de la résidence littéraire européenne Écrire l'Europe. Trois questions à Beatrice Marsini.

Lors de votre discours de dévoilement du thème du concours, vous avez évoqué Astrid Lindgreen et la nécessité de replonger dans sa mémoire d'enfant...

Nous avons choisi le thème collectivement, avec les organisateurs de la résidence Écrire l'Europe et du concours d'écriture.

Cela fait forcément écho à mon propre travail, puisque j'écris aussi des livres pour la jeunesse.
« L'enfance, tout un monde » : ce thème fera forcément écho en chacun, il pousse à aller pêcher dans son passé pour aller chercher un récit intéressant. Mais aussi dans son imaginaire, telle une fenêtre ouverte. Cela peut être assez instinctif, de se reconnecter avec l'enfant qu'on était. Je pense que chaque récit comporte une part d'autobiographie... C'est d'autant plus intéressant pour des jeunes étudiants, qui sortent tout juste de cette période.

Pourquoi avoir accepté de devenir marraine du concours d'écriture étudiant de l'Université de Strasbourg ?

J'ai déjà tenu ce rôle plusieurs fois, en Italie. En revanche, c'est la première fois que je le fais en dehors de mon pays, et dans le domaine universitaire.

En tant qu'éditrice, je lis beaucoup de récits, essentiellement écrits pour des adultes, à destination d'autres adultes, ou pour la jeunesse. Avec ce concours, je trouve cela très intéressant d'entendre des voix nouvelles, de jeunes qui justement, cherchent la leur. Cela permet de mieux comprendre l'esprit du temps.

Je ne suis pas seulement marraine du prix, je ferai aussi partie du jury chargé de départager les textes présélectionnés : cela m'a semblé naturel de pousser cet engagement jusqu'au bout. Je suis très curieuse de le faire !

En revanche, ce sera la première fois que j'animerai des ateliers d'écriture en français, hors de ma langue maternelle : c'est un vrai défi pour moi, qui suis aussi traductrice [de l'anglais à l'italien – elle a notamment traduit la saga Harry Potter en italien].

Quelle est la recette pour écrire un bon texte ?

Il n'y en a pas, mais pour moi tout commence par la lecture. Il y a des périodes où je n'écris pas du tout, où les histoires sont en germe à l'intérieur de moi. En revanche, il ne se passe pas un jour sans que je lise. C'est mon obsession, ce qui me nourrit.

* Deux manifestations co-organisées par le Service universitaire de l'action culturelle (Suac), la Faculté des lettres, la Faculté des langues, en partenariat avec le Service des bibliothèques de l'Université de Strasbourg et la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU).

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