Par Lou Schillinger
Temps de lecture :

La compagnie Vert d’Eau en quête de la baleine blanche

Après cinq jours de résidence à La Pokop, la jeune compagnie Vert d’Eau a joué un extrait de son spectacle, « C’est une colline qui se prend pour une île », lundi 16 mai. Un projet inspiré et basé sur des extraits de « Moby Dick », roman de Herman Melville, adapté au théâtre par Fabrice Melquiot. L’équipe sera présente avec ce spectacle pour l’édition 2023 du festival Démostratif.

Le voyage commence. Il y a du mouvement à l’accueil de La Pokop en ce pluvieux lundi matin du mois de mai. La vingtaine d’élèves de la classe de CM1 de l’école élémentaire Gliesberg ne tient plus en place. Ils sont impatients de découvrir la première partie de l’histoire de Moby Dick, écrite et jouée par la Compagnie Vert d’Eau. Les cinq comédiens font rapidement leur apparition, déjà plongés dans la peau de leur personnage. Ils semblent pressés, à la hâte. Vont-ils quelque part ?

C'est un homme qui dort dans un homme qui parle.

C'est un homme qui dort dans un homme qui parle dans un autre qui se prépare à un très long voyage.

C'est un homme qui dort dans un homme qui parle dans un autre qui se prépare à un très long voyage, dans un dernier qui les porte, tous les trois.

Les premières répliques fusent, chacun se renvoie la parole à travers la pièce, les comédiens évoluent au milieu de la foule. L’une déambule à travers la salle avec euphorie, l’autre est équipée d’un gilet de sauvetage orange fluo. Ils sont deux à étudier une carte marine tandis qu’une dernière gribouille sur un morceau de voile accroché au mur. Le spectateur est plongé dans le thème de la mer. Une marche rapide, un ton sérieux, une voix grave : les acteurs captent très vite l’attention autour d’eux. De l’incompréhension au début, naît petit à petit, une histoire qui prend forme...

Le Pequod

Une fois les cartes étudiées par les voyageurs, il faut prendre le large. Tout le monde au port et monte à bord du Pequod, le baleinier du capitaine.

Prendre le large

C’est dans la petite cour intérieure de La Pokop qu’on embarque. Mais la tempête frappe le navire ce jour-là. Les vagues se font ressentir sur le pont, le Pequod s’agite, le volume de la musique augmente progressivement, les lumières s’éteignent puis se rallument... c’est la pagaille ! Le public est entraîné par la tempête, allant de bâbord à tribord sur le plateau. Une expérience pour le moins immersive. Les enfants en général sont très enthousiastes quand il faut jouer avec nous. Les adultes sont un peu plus réticents ! Mais ils jouent le jeu, explique Margaux Michel, directrice artistique de la compagnie Vert d’Eau. La tempête se calme, tout le monde reprend ses esprits.

Ishmaël, Starbuck, Queequeg et le capitaine Achab

Chacun est assis sur un petit coussin, ou un banc. Tous attentifs. Pour représenter l’intérieur du bateau, les comédiens mettent sur pied une structure en bois, recouverte de draps blancs. Absorbés, plongés dans le récit, les spectateurs font connaissance avec les personnages. Le capitaine Achab, Ishmaël, Starbuck, Queequeg… Tous partent ensemble à la recherche de Moby Dick, la baleine blanche. C’est à elle que le capitaine doit sa jambe de bois, dont le son résonne à chacun de ses pas. Mais sa soif de vengeance est forte. Une exploration au cœur des mers, et de la Terre, que nous fait découvrir la Compagnie Vert d’Eau.

De Melville à Melquiot

Au bout d’une heure, la représentation se termine. Les lumières se rallument. Les comédiens saluent le public. Les applaudissements d’enthousiasme se font entendre. Chacun se lève, remercie les comédiens ou contemple les décors. Entre les jeux d’ombres, de lumières et l’ambiance sonore, difficile de sortir de l’histoire, pour le moins immersive.

Cette pièce de théâtre parle aux plus jeunes mais aussi aux plus grands. Elle se construit sur la base de différents éléments. Quelques extraits du récit original de Herman Melville et de la réécriture, adaptée au théâtre, par Fabrice Melquiot. C’est un spectacle à destination du jeune public en particulier. Ils participent au jeu d’acteurs, au déroulement de l’histoire et cela retient leur attention dès le début de la pièce, argumente Margaux Michel. Le dernier acte laisse le spectateur dans l’interrogation. Les voyageurs vont-ils trouver Moby Dick ? Survivront-ils à cette quête ? La fin n’est pas encore écrite. De quoi laisser libre court à notre imagination…

Margaux Michel, fondatrice de la compagnie Vert d'Eau, raconte le parcours de cette jeune équipe

Catégories

Catégories associées à l'article :

Mots-clés

Mots-clés associés à l'article :

Changer d'article