Par Elsa Collobert
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La Tour de chimie désolidarisée de la Faculté de chimie

Construites ensemble, la faculté et la Tour de chimie ne faisaient qu’un : considérée comme désaffectée et en attente de requalification, cette dernière est désormais entièrement indépendante, suite à des travaux de séparation des deux bâtiments.

Énergétique, fonctionnelle et opérationnelle : la séparation des deux parties du bâtiment dédié à la chimie, la tour et la barre (Faculté de chimie), est désormais effective sur ces trois tableaux. Ils fonctionnent maintenant comme deux bâtiments indépendants. Il n'est plus possible de se déplacer de l'un à l'autre.

Les deux bâtiments ont été construits à la même époque, dans les années 1960, comme un tout, décrivent Alexia Martin et Florent Dreistadt, respectivement conductrice d’opérations et conducteur de travaux à la Direction du patrimoine immobilier (DPI). Dotés d'une production mutualisée pour les fluides (chauffage, eau, électricité), les circulations pour accéder aux différents niveaux étaient également communes aux deux bâtiments : l'ascenseur et l'escalier de la Tour de chimie desservaient à la fois ses seize étages, et les six niveaux de la barre de la Faculté de chimie.

Déménagements de laboratoires

Les travaux de séparation des deux bâtiments s'inscrivent dans une opération à tiroirs, impliquant également le bâtiment de l'autre côté de l'allée Blaise-Pascal, l'Institut Le Bel : Dès 1998, certains laboratoires de la tour ont déménagé vers l’École européenne de chimie, polymères et matériaux (ECPM), sur le campus de Cronenbourg, d’autres regagnant ensuite l'Institut Le Bel, explique Christophe Jeandon, chargé de mission Opérations immobilières en chimie. Ces dernières années, il restait dans les étages inférieurs quelques laboratoires communs d'analyse. La tour posant un certain nombre de problèmes de sécurité, notamment son classement en Immeuble de grande hauteur (IGH), incompatible avec les activités de chimie, il a été décidé au cours des années 2010 d'y cesser toute activité.

Hall plus spacieux et aux normes

A partir de septembre 2020, les travaux ont donc consisté, côté Faculté de chimie, à aménager de nouvelles circulations : un ascenseur a été mis en service en février 2022, un escalier en juin. Le hall, plus spacieux, a été requalifié pour correspondre aux normes actuelles de sécurité. De nouveaux systèmes de circulation de fluides ont également été installés.

En rez-de-cour, les équipes et équipements de la Fédération de recherche 2010 ont été rassemblés : tous les services de soutien à la recherche disposent désormais de locaux plus spacieux et mieux agencés. La spectrométrie de masse, la radiocristallographie, les analyses et mesures physiques et la spectroscopie optique rejoignent ainsi la Résonance magnétique nucléaire (RMN), déjà installée en partie nord.

Côté sud, enfin, une cour anglaise (à moitié encaissée dans le sol) a été créée, dédiée aux accès techniques. Reste encore à aménager la partie jardin, donnant sur la Maison interuniversitaire des sciences de l'homme - Alsace (Misha).

Complètement indépendants, les deux bâtiments sont désormais séparés par un mur coupe-feu. Une porte extérieure pour accéder à la tour a été installée, uniquement utilisée pour des besoins de maintenance (accès à l'antenne de radio, soins aux faucons pèlerins nichant en haut de la tour).

Coût de l'opération : 4 millions d'euros, dont 2 issus de l'Opération campus (État), le reste provenant de fonds propres, afin d’assurer l’indépendance de la tour pour y développer de nouvelles activités. Concernant son devenir, il est toujours en suspens. A son arrivée, en avril 2021, le vice-président Nicolas Matt a lancé une grande consultation à ce sujet auprès des étudiants, dont les résultats ont permis la réalisation d’une étude de faisabilité, qui reste à peaufiner et consolider.

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