Des étudiants de l’Ipag ont fait porter leurs voix au sein du Conseil de l’Europe
Mercredi 22 janvier, des étudiants de l’Institut de préparation à l'administration générale (Ipag) de Strasbourg ont été invités au Conseil de l’Europe. L'occasion d'échanger avec des ambassadeurs et représentants des 46 États membres au sujet de la participation démocratique des jeunes à l’ère numérique, lors d’une réunion informelle du comité des ministres.
Algorithmes et développement de l’intelligence artificielle (IA), ingérence étrangère dans les débats, profusion de fausses informations… ont radicalement modifié la perception de la politique et des débats, en particulier pour la jeunesse. Leur engagement démocratique et l’influence du numérique en termes de participation sont des enjeux centraux pour le Conseil de l’Europe.
C'est dans cette optique, de permettre un dialogue ouvert entre les représentants des États membres et les jeunes, que la Représentation permanente du Luxembourg auprès du Conseil de l’Europe, dans le cadre de la présidence luxembourgeoise du comité des ministres, a convié à cette réunion informelle une dizaine d’étudiants luxembourgeois de l’Université de Strasbourg, une trentaine de stagiaires des représentations permanentes des États membres, ainsi que 24 étudiants de l’Ipag, en particulier ceux d’entre eux engagés en tant que tuteurs dans le programme des Cordées de la réussite (lire encadré). Ces derniers étaient accompagnés par leurs enseignants, Pascale Peccavy (enseignante en sciences économiques et responsable des programmes Égalités des chances) et Nicolas Paris (maître de conférences en droit public et responsable pédagogique du diplôme universitaire Réussir les concours administratifs).
Écouter la jeunesse, la société de demain
Pour le Conseil de l’Europe, ce sont les jeunes qui font la société actuelle et celle de demain
. Comprendre leurs codes et leurs canaux de communication est essentiel pour renforcer les valeurs du conseil auprès de ces jeunes citoyens.
Si les nouvelles technologies facilitent la découverte, l’apprentissage et l’émergence d’une conscience politique chez les jeunes, ils posent également des défis considérables. Maxime, étudiant en master Administration publique (MAP), confirme : J’ai apprécié pouvoir apporter la position de la jeunesse face aux grands enjeux contemporains que sont notamment l’IA, la désinformation et la citoyenneté numérique
.
![Le groupe d’étudiants de l’Ipag en compagnie d'Emili Khachatryan, Patrick Engelberg et Marie Stock (de gauche à droite). © DR Le groupe d’étudiants de l’Ipag en compagnie d'Emili Khachatryan (membre du Conseil consultatif de la jeunesse-CCJ et représentante du Centre de développement de la jeunesse d'Arménie), Patrick Engelberg (ambassadeur, président des délégués des ministres) et Marie Stock (représentation permanente du Luxembourg auprès du Conseil de l’Europe) (de gauche à droite). © DR](/fileadmin/upload/_processed_/f/4/csm_ipag_cde_2_ad8d9b0314.jpeg)
Influence
Pour Amélie, également étudiante en MAP, cette initiative illustre l’engagement croissant du Conseil de l’Europe envers la représentation et l’inclusion des jeunes dans le processus décisionnel. Cette expérience démontre que la démocratie se construit ensemble, à travers l’écoute, le respect et le dialogue entre générations
. Amélie, qui était la seule jeune femme à prendre la parole, a été positivement remarquée : Mon intervention a non seulement été écoutée, mais également chaleureusement félicitée par plusieurs ambassadrices
.
« La démocratie se construit à travers l’écoute, le respect et le dialogue »
Au cœur des débats sur la participation des jeunes, se trouve aussi la question de l’influence. Si l’émotion et la confiance sont les bases de la création d’une communauté numérique, cela soulève des interrogations sur les techniques d’engagement et les enjeux de la politique affective. Ainsi se pose légitimement la question de la régulation, voire de la règlementation des contenus disponibles sur Internet, dans la continuité de l’AI Act.
Clément, étudiant en MAP, a justement pris la parole au sujet de la légitimité des États en matière de régulation. Confronter les décideurs politiques et les professionnels à certaines problématiques que rencontrent les jeunes générations utilisatrices de médias en ligne, notamment en matière de réglementation des contenus numériques, fut une immense opportunité
, analyse-t-il a posteriori.
Toutes et tous s’accordent sur cette chance qui leur a été offerte par la présidence luxembourgeoise du comité des ministres et la Représentation permanente du Luxembourg de pouvoir porter leur voix au sein du Conseil de l’Europe, et espèrent que les échanges perdureront à l’avenir.
- Pour aller plus loin : les ministres de l’Education du Conseil de l’Europe ont proclamé l’année 2025 comme « Année européenne de l’éducation à la citoyenneté numérique »
Article rédigé en collaboration avec la Représentation permanente du Luxembourg auprès du Conseil de l’Europe.
Les Cordées de la réussite, un levier d'égalité des chances
Les Cordées de la réussite visent à faire de l'accompagnement à l'orientation un réel levier d'égalité des chances. Elles ont pour objectif de lutter contre l'autocensure et de susciter l'ambition scolaire des élèves par un continuum d'accompagnement de la classe de 4e au lycée et jusqu'à l'enseignement supérieur.
Le nombre d'élèves bénéficiaires a doublé depuis 2019, avec 162 000 participants au dispositif en 2024 (contre 80 000 en 2019). Plus de 1 000 Cordées nouent un partenariat entre plus de 3 600 établissements scolaires du second degré, avec l'appui de 22 000 étudiants tuteurs, dont ceux de l'Ipag.
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