Par Elsa Collobert
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A Sciences Po Strasbourg, Mulan en guest star de comédie musicale

Rendez-vous ce dimanche 7 avril à la salle du Point d'Eau, à Ostwald, pour découvrir la seule et unique représentation de la comédie musicale « Mulan ». Une adaptation du célèbre dessin animé Disney, à laquelle travaillent d'arrache-pied depuis un an une soixantaine d'étudiants de Sciences Po Strasbourg.

Rien ne distingue Cécilia Le Nalbaut et Jade Perrin de leurs camarades de Sciences Po Strasbourg, en cette après-midi ensoleillée au Cardo... excepté peut-être les manches des épées en plastique qui dépassent de leur sac de cours ! C'est pour nos costumes, on était en répétition encore ce midi ! Écriture des dialogues et des chansons de la pièce, gestion des équipes, de la communication... Cécilia et Jade ont endossé de multiples casquettes, en plus de leur job à plein temps d'étudiantes en deuxième année de sciences politiques... Lorsqu'on a repris le flambeau du spectacle, en mai dernier, on savait qu'on devrait être à 1 000 %, et on le referait sans hésiter. Mais là, on est plus à 2 000 % !

Auditions en septembre, bouclage de l’écriture de la pièce en parallèle des partiels d’hiver, motivation des troupes… Toute l'année universitaire, une partie de leur temps libre et de leur vie sociale a été mis entre parenthèses pour ce gros projet, mené dans le cadre du Bureau des arts (BDA) de Sciences Po Strasbourg. Un projet fédérateur car inter-promo, à mener en parallèle des cours. On ne fait pas passer ces derniers au second plan, mais c'est vrai que cette semaine pour la dernière ligne droite, Mulan est notre priorité. Les gros rendus, dont trois mémoires, attendront bien quelques jours.

Convergence d’énergies

L'unique représentation du 7 avril réunit toutes les énergies des clubs du BDA : théâtre, musique, chant, danse, littérature, créatif (pour les maquillages), cuisine (pour le buffet de clôture, ouvert à tous) et images (pour les photos et la captation). Au total, une soixantaine de personnes, dont cinquante qui se relaieront sur scène, comme comédiens, danseurs, chanteurs ou musiciens. A Sciences Po, la deuxième année est un temps fort de la vie associative : Environ la moitié des étudiants s'investissent sur l'une des thématiques variées, soulignent Cécilia et Jade. Dès leur première année, elles ont rejoint le BDA pour un rôle dans Robin des bois, la comédie musicale de l'an dernier. Jade avait déjà fait du théâtre, Cécilia non.

Cette comédie musicale est devenue une véritable tradition à Sciences Po Strasbourg, soulignent celles qui en ont repris les rênes, s'adaptant au fil des apports de ses responsables. C'est déjà la 11e édition. Depuis quelques années, le BDA adapte plutôt des dessins animés Disney, après des reprises de pièces classiques. Quant à la salle du Point d'Eau d'Ostwald, où se produisent des artistes reconnus et où on a entre autres choses la chance de bénéficier d'un éclairage professionnel, c'est la troisième année qu'elle accueille la comédie musicale.

Queen et Bruno Mars

Pour Cécilia et Jade, le choix de Mulan s'est imposé. Pas tellement par intérêt pour la période historique, celle de la Chine impériale, plutôt parce qu'on aime toutes les deux cette histoire très épique et visuelle. On était convaincues de pouvoir faire passer des émotions à travers les personnages. A l'image de Queen s’invitant en final chez le voleur de Sherwood, l'an dernier, leur version toute personnelle de Mulan réserve bien des surprises, avec des réinterprétations de Bruno Mars ou encore des variations autour de Daniel Balavoine, Imagine Dragons...

Les 500 places dans la salle, on sera contentes si on en remplit le plus possible et si on parvient à la rentabilité pour amortir le prix de la location. Mais elles considéreront leur mission comme accomplie d'abord si chacun a pris du plaisir sur scène. C'est déjà une grande fierté de voir certains se réaliser, prendre confiance en eux, de voir naître des amitiés profondes...

Le binôme anticipe déjà ses sentiments à l'issue de l'unique représentation : De la satisfaction, mais aussi de la tristesse de voir s'achever ce projet de cœur, dans lequel on a mis beaucoup de nous. Elles s'envoleront ensuite vers de nouveaux horizons, pour leur troisième année à l'étranger – l'Allemagne pour Cécilia, l’Argentine pour Jade. Plus question pour le moment de s'impliquer dans un nouveau projet à telle échelle !, sourit Jade, qui compte tout de même rejoindre la troupe de théâtre universitaire. Cécilia, flûtiste, se voit, elle, bien rejoindre un orchestre. Elle complète : Ça va être agréable de juste se laisser porter !

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