La mode comme un jeu
À trois, ils ont créé leur marque il y a trois ans : Léo Weishard, Hugo Surply et Raphaël Zeller sont les fondateurs de Gamesens, une marque de vêtements streetwear française incarnant le style du gaming. Les trois étudiants de l’EM Strasbourg viennent de gagner le prix Pépite Etena, qu’ils sont allés chercher à Paris. Rencontre avec Léo Weishard.
Originaire de Scherwiller, bac ES au lycée Koeberlé de Sélestat, Léo Weishard est aujourd’hui en master 2 E-marketing et stratégie digitale, à l’EM Strasbourg. Quand j’étais lycéen, je ne me donnais pas à fond dans le travail
, reconnait aujourd’hui l’étudiant, qui se décrit comme un gamer raisonnable et un amateur de streetwear. À l’EM, j’ai immédiatement été saisi par la passion du commerce et l’envie d’agir.
Durant son bachelor, il crée avec des camarades de promotion l’association Solidaritem, pour distribuer des kits d’hygiène aux sans-abris dans Strasbourg. Au départ, je ne voulais pas spécialement créer ma boîte. En fait, c’est le pôle entrepreneurial de l’école et l’incubateur, La Ruche à Projets, qui m’ont poussé à me lancer. C’est vraiment l’EM qui m’a motivé à monter mon projet.
C’est en 2021, en troisième année de bachelor, que tout se passe. Avec deux copains, Raphaël Zeller, actuellement en programme en école de l’EM, et Hugo Surply, en M2 à l’European Communication School de Strasbourg, ils créent Gamesens. L’école accepte que les trois étudiants puissent substituer leur stage en entreprise par le travail sur la création de leur propre projet, avec l’assistance de Pépite Etena. Gamesens (à prononcer à l’américaine), c’est une idée qui a germé dans le cerveau des trois compères lors d’un cours. L’idée, c’était de créer une box aléatoire de vêtements
, raconte le jeune entrepreneur de 22 ans. Au fur et à mesure de nos réflexions, nous avons décidé d’associer les deux univers du jeu vidéo et de la mode. Nous travaillons sur le marché, et tout finit par faire sens. Nous créons une box accessible sur le web, respectant les codes des jeux vidéo et permettant de gagner des vêtements bien designés et de qualité.
Une marque pour les nouvelles générations
Ils choisissent le nom : Gamesens. Dans le monde du jeu vidéo, avoir du gamesens, c’est une sorte de compétence
, explique Léo Weishard. Nous voulions que la marque puisse parler aux nouvelles générations.
Avec une agence de communication, ils dessinent aussi leur logo : trois points blancs dans un carré noir. Ils se rapprochent du Tissu Social à Strasbourg, qui leur garantit une qualité du textile et de son approvisionnement. La première gamme de t-shirts est déjà disponible (lire l’encadré ci-dessous) et l’équipe travaille sur la finalisation du site d’e-commerce, dans l’objectif d’un lancement en janvier 2025. Les prix que nous avons remportés nous ont beaucoup aidé à développer notre projet
, reconnait Léo Weishard : au total, 22 000 € au titre des Be distinctive Awards de l’EM Strasbourg, de Tango et Scan de l’Eurométropole de Strasbourg, de Pépite Etena, de l’Unistra, et d’Entreprenariat des jeunes de la Région Grand Est, tous gagnés par les trois bêtes à concours.
Mais attention, la création de Gamesens n’a rien à voir avec une passade estudiantine. Aujourd’hui je veux en faire ma vie
, annonce l’étudiant-entrepreneur. Nous avons fait des erreurs de débutants mais nous sommes résolus à avancer progressivement. Nous sommes concentrés sur notre marché. Nous voulons tout faire pour que notre marque trouve sa place. Si ça tourne bien, nous irons chercher des investisseurs. Nous croyons en notre projet.
Gamesens, késako ?
Gamesens, c’est une marque de vêtements en e-commerce
, explique sobrement Léo Weishard. Mais au lieu d’aller sur un site web et de passer simplement une commande, on achète en ligne une box virtuelle et aléatoire, qui permettra de gagner un vêtement.
« On a gamifié la mode » On ouvre la box en ligne et on sait le vêtement qu’on recevra à la maison. L’astuce, c’est qu’il existe trois types de vêtement par gamme : les « rares », les « épiques » et les « légendaires ». Et bien sûr, le top du top, c’est le « légendaire » : le plus difficile à gagner. Et donc, si vous n’avez pas eu la chance de « gagner » le « légendaire », eh bien vous rejouez… et vous achetez une nouvelle box. Malin ! « C’est comme une mystery box, commente le co-créateur de l’entreprise. Nous avons voulu créer une expérience inédite issue des jeux vidéo. En fait, on a “gamifié” la mode. »
Sur le site, en cours de développement, les joueurs-acheteurs pourront gagner des « points d’expérience », en achetant des box, en donnant des avis, en se lançant dans des quêtes ou des mini missions. Comme des bons vieux points de fidélité revisités par la génération gamers ! Chaque collection est créée autour d’un univers de jeu. La très florale première gamme de t-shirts, dessinée par l’artiste strasbourgeoise, Cønie, est ainsi directement inspirée de Zelda. L’entreprise travaille déjà sur deux nouvelles collections de t-shirts et sur une collection de sweats.
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