Par Marion Riegert
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Deux lauréats pour trois prix à la finale alsacienne de MT180

Ce jeudi 9 mars à 14h30, les douze doctorants de la finale alsacienne de Ma Thèse en 180 secondes avaient 3 minutes pour convaincre. Le tout, dans l’amphithéâtre de l’Institut de science et d'ingénierie supramoléculaires sous les yeux de deux classes de lycéens et d’un jury de professionnels.

Après de nombreux changements, du suspens… nous sommes en plus petit comité que prévu en présentiel, souligne Margaux Lagleize, comédienne et chauffeuse de salle. En raison des blocages, la finale a été déplacée de l’amphithéâtre Cavaillès à celui plus intimiste de l’Isis. Notre Nobel house […] L’excellence se joue à tous les niveaux. Peut-être que parmi les doctorants, il y en a l’un ou l’autre qui finira à Stockholm…, sourit Mathieu Schneider, vice-président culture, sciences en société de l'Université de Strasbourg.

Suivis sur la chaine YouTube du Jardin des sciences par le grand public, les valeureux doctorants ont été mis au défi de résumer de manière mémorable leur travail acharné, la cause de leurs nuits blanches mais aussi la source de leur joie : leur thèse. Aujourd’hui, nous allons faire reculer l’obscurantisme, pour chaque travail de recherche vulgarisé une théorie du complot disparait, plaisante la comédienne.

Parallèle entre spin et cuisine

Et ce, sous les yeux de deux jurys : l’un composé de lycéens, l’autre de personnalités issues du monde de la recherche, du secteur culturel et éducatif ainsi que des médias. Ces derniers se sont basés sur trois critères de sélection : la présentation du sujet, le talent d’orateur, mais aussi le coup de cœur, ce petit plus qui ne s’explique pas. L’occasion pour Géraud Delorme, nouveau délégué régional du CNRS en Alsace, d’évoquer la définition de plaider de Cicéron, nous renvoyant 2 000 ans en arrière : plaire, émouvoir, convaincre.

Parallèle entre spin et cuisine ; parodie et traduction dans la bande dessinée ; histoire d’Anna, enfant placée en foyer et des deux fées, protection de l’enfance et éducation nationale, qui se sont penchées sur elle lors de son placement… les prestations se succèdent quatre par quatre. J’ai dû m’entrainer chez l’orthophoniste pour prononcer les recherches, sourit Margaux Lagleize dont la langue ne fourche pas lorsqu’elle s’attaque à des termes comme difluoromethoxylés, hernie diaphragmatique congénitale ou encore précurseur myéloïde.

Un chèque de 200 euros

Place ensuite aux résultats, après une session de questions-réponses. Le premier prix du jury et le prix des lycéens sont attribués à Matthieu Aguilera, doctorant au Laboratoire de neurosciences cognitives et adaptatives (LNCA – CNRS / Université de Strasbourg). Ce dernier utilise le parallèle entre le fleuve Saint-Laurent pris dans les glaces l’hiver et le Rhin en été pour figurer le problème du transfère de l'information dans le cerveau et parler de sa thèse intitulée : Booster la dynamique cérébrale pour soigner la maladie d’Alzheimer. Un travail qui permettra peut-être un jour d'oublier la peur de l'oubli.

Matthieu Aguilera et Noëmie Billon continueront l’aventure lors de la demi-finale nationale, début avril, à Paris

Noëmie Billon, doctorante à l’Institut des neurosciences cellulaires et intégratives (INCI - CNRS), qui effectue ses recherches sur les mécanismes moléculaires et neuronaux pour la génération et la synchronisation de l’horloge, obtient pour sa part le second prix du jury.

Chaque prix est assorti d’un chèque de 200 euros. Tous deux continueront l’aventure lors de la demi-finale nationale, début avril, à Paris, afin de décrocher peut-être un ticket pour la finale nationale qui aura lieu en juin.

MT180 fête sa 10e édition

Ma thèse en 180 secondes fête sa 10e édition en France cette année. Le concours, s’inspirant de Three minute thesis, conçu à l’Université du Queensland en Australie, a été repris en 2012 au Québec par l’Association francophone pour le savoir (Acfas) qui a souhaité étendre le projet à l’ensemble des pays francophones.

Dans les universités alsaciennes, MT180 a été mis en place dès 2014 : une édition mémorable puisque Marie-Charlotte Morin, alors doctorante en biologie cellulaire est sélectionnée jusqu’en finale nationale et termine grande gagnante du concours. Ce dernier est organisé à l’échelle nationale par le CNRS et France Universités. L’édition alsacienne 2023 à laquelle 22 doctorants se sont inscrits est co-organisée par le Jardin des sciences de l’Université de Strasbourg et la délégation Alsace du CNRS, en association avec l’Université de Haute-Alsace.

Les chiffres de l'édition alsacienne :

  • 277 inscriptions de doctorants et doctorantes à la formation depuis 2014 (dont 52% de femmes)
  • 137 finalistes depuis 2014 (dont 60% de femmes)
  • 24 lauréats depuis 2014 (dont 54% de femmes)
  • 231 doctorants et doctorantes formées depuis 2014 (dont 55% de femmes)
  • 5 finalistes ont accédé à la finale nationale (2022 – 2019 – 2016 – 2015 – 2014)
  • 1 lauréate nationale

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