Par Marion Riegert
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Un comité au service de la recherche sur les animaux

Le comité stratégique pour la transparence de la recherche animale a été créé en octobre 2024 au sein de l’Université de Strasbourg, en partenariat avec le CNRS et l’Inserm. Le point avec son président : Yann Hérault, également directeur de l’Institut clinique de la souris.

La recherche animale, un sujet en tension ?

C’est une nécessité pour la recherche, l’utilisation des animaux présente des enjeux scientifiques : connaitre le fonctionnement d’un organisme et ses réactions, étudier les effets d’un candidat médicament… Sans étude sur l’animal, les scientifiques n’auraient pas pu développer si rapidement un vaccin ARN durant l’épidémie de Covid 19. Parallèlement, c’est aussi un sujet de préoccupation de la société. Il est ainsi important de communiquer autour de la recherche animale. Souvent, dans les médias et les discussions publiques le focus est fait sur les dérives, on oublie que la majorité des recherches sont faites dans les règles.

Dans ce contexte, quel est le rôle du comité ?

Le comité a été créé au sein de l’Université de Strasbourg pour constituer et animer une communauté exemplaire pour conduire et accompagner la recherche animale. Nous avons un rôle de conseil et d’aide aux utilisateurs et chercheurs pour continuer la recherche sur les animaux dans les meilleures conditions possibles. 

Comment est-il constitué ?

Le comité est constitué de neuf membres issus des 20 établissements utilisateurs d’animaux à Strasbourg (Silabe, Centre de recherche en biomédecine de Strasbourg…). Notre travail se fait en concertation avec l’Inserm et le CNRS. Sans oublier les deux comités d’éthique de Strasbourg et le Gircor, une association regroupant des acteurs publics et privés de la recherche et de l’enseignement supérieur, ayant recours aux animaux à des fins scientifiques.

Quelles sont ses missions ?

Les missions sont variées. Faire de la veille en matière de recherche animale. Créer et animer un réseau avec les plateformes impliquées dans la recherche animale à des fins scientifiques pour une approche concertée et harmonisée. Développer une recherche animale éthique et responsable pour garantir l'optimisation des 3R (remplacer, raffiner, réduire) et le bien-être des animaux. 

Réfléchir au développement de méthodes alternatives comme les modèles cellulaires

Optimiser les ressources humaines, matérielles et financières. Recenser et développer l'offre de formation pour les personnels concernés et les étudiants. Inciter et réfléchir au développement de méthodes alternatives comme les modèles cellulaires, les cultures de tissus, la simulation informatique et les études épidémiologiques. Mieux communiquer en direction de la société en promouvant la transparence en recherche animale et en montrant comment la recherche animale se réalise à l’Université de Strasbourg. 

Parlez-nous des actions en cours ?

Nous avons organisé des réunions avec les 20 établissements utilisateurs d’animaux de Strasbourg et avons proposé un séminaire sur la culture du soin, avec une première enquête sur le sujet. Nous aimerions mettre en place une charte de bonnes pratiques pour la recherche animale. Il y a également une réflexion en cours pour améliorer la gestion des médicaments et optimiser la production des animaux dans les animaleries.

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