Par Marion Riegert
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L’Université de Strasbourg cheffe de file sur les recherches concernant les religions

Parmi les six lauréats des « Programmes de recherche en sciences humaines et sociales » de France 2030, le projet interdisciplinaire Religions et sociétés face aux défis contemporains (Religis), porté par l’Université de Strasbourg, a obtenu un financement de 9 000 000 € sur une période de six ans (2025-2031).

La genèse

Lancé au printemps 2024 par l’Agence nationale de la recherche dans le cadre de France 2030, l’appel à projets Sciences humaines et sociales (SHS) proposait neuf thématiques prioritaires au niveau national. A Strasbourg, nous avons opté pour celle sur les religions, un sujet sur lequel nous étions identifiés comme très légitimes par plusieurs partenaires nationaux. Nous avons ensuite réalisé un travail de prospective pour distinguer les problématiques les plus porteuses, et de mobilisation pour fédérer les établissements publics incontournables dans ce champ d’étude, rapporte Julien Pénin, vice-président recherche de l'Université de Strasbourg délégué pour les sciences humaines et sociales. Il s’agit vraiment d’un travail collectif. C’est la première fois qu’un programme d’investissement d’avenir était consacré spécifiquement aux SHS, avec un enjeu symbolique important. Le succès remporté lors de cet appel très sélectif constitue une reconnaissance incontestable pour les SHS strasbourgeoises.

Qui

Le projet est emmené par un collectif pluridisciplinaire de dix chercheurs et enseignants-chercheurs du site strasbourgeois, dont Eric Vallet, porteur principal et chercheur au sein du Groupe d'études orientales, slaves et néo-helléniques (GÉO-Unistra), et Anne Fornerod, co-porteure scientifique et chercheuse au sein de l’unité mixte de recherche Droit, religion, entreprise et société (Dres-Unistra/CNRS). Adossé à la Maison interuniversitaire des sciences de l’Homme – Alsace (Misha), le projet rassemble près de 150 titulaires issus de 16 laboratoires strasbourgeois, ainsi que 300 chercheurs relevant du CNRS et des neufs autres partenaires universitaires (EHESS, EPHE, INALCO Paris, Aix-Marseille Université, Université de Lorraine, Université de Lyon 2, Lyon 3, ENS Lyon), auxquels s’ajoutent la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg et l’Ecole française d’Athènes. Toutes les disciplines SHS, allant de l’histoire au droit, en passant par la sociologie, la philosophie et la théologie, les langues et la littérature, mais aussi l’archéologie et les arts, la psychologie, la linguistique ou les science de gestion sont impliquées. 

L’objectif

Le programme a pour ambition de faire émerger un espace interdisciplinaire de recherche, d’expertise et de formation, sous la forme d’un Collège international pour l’étude des religions et sociétés, basé à Strasbourg, qui sera chargé d’animer un important réseau de partenaires académiques nationaux et internationaux, et d’institutions publiques et privées (associations, musées, administrations publiques, collectivités locales, hôpitaux, écoles, prisons, entreprises). L’Unistra compte déjà des facultés, écoles doctorales et laboratoires reconnus dans le domaine, il s’agit de les appuyer et de les renforcer, en donnant des moyens supplémentaires pour développer des projets ambitieux au niveau national et international, notamment européen, rapporte Julien Pénin. Ce nouveau projet a été pensé de façon complémentaire avec les efforts déjà entrepris en ce sens dans le cadre des Instituts thématiques interdisciplinaires ou du projet Initiative d’excellence de l’Institut d’islamologie. Il s’agit maintenant de franchir une nouvelle étape, qui est moins focalisée par les questions de structuration interne à l’Unistra, que par la volonté d’intensifier les partenariats externes, la diffusion des recherches et le dialogue avec les acteurs institutionnels, socio-économiques et plus largement avec les citoyens. Où situer le religieux dans les sociétés contemporaines ? Comment religions et sociétés interagissent-elles ensemble dans la longue durée ? Que peut apporter un dialogue renouvelé entre toutes les disciplines SHS pour l’analyse des phénomènes religieux ? Le travail sur ces questions sera mené au sein de huit groupes de recherche pluridisciplinaires en cours de constitution à l’échelle nationale. Il sera prolongé par de nouveaux dispositifs de transfert des connaissances académiques vers les décideurs politiques et la société (sciences ouverte, recherche participative, think tank universitaire, formation continue, actions en direction du grand public). 

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