Par Méline Bartholomé (L3 Lettres modernes) | Elsa Collobert
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Addictions : les mains tendues des étudiants relais

Suite à la crise du Covid, le Service de santé étudiante (SSE) a noté une hausse des consommations de substances addictives et une forte détresse psychologique parmi les étudiants. En réponse, un nouveau dispositif a été créé, en 2021 : celui d'étudiants relais addicto. Parmi les sept présents sur les campus, il y a Matei et Helena. Ils nous racontent la mission qu'ils assument depuis la rentrée de septembre.

Quel est le rôle des étudiants relais addictologie ?

Étudiants eux-mêmes, Matei et Helena soulignent qu'il est plus facile pour une étudiante ou un étudiant confronté à la question de l'addiction de se tourner vers nous que vers sa faculté ou une association. Qu’importe le sujet ou la question, tous deux se tiennent prêts à y répondre et à réorienter vers le bon interlocuteur, le bon service. Nous avons été formés à l'écoute et à l'orientation par l'association Ithaque, spécialisée dans la prévention et le soin concernant l'ensemble des addictions. Comme un professionnel de santé, nous gardons bien sûr le silence sur ce qui nous est confié. Bien souvent, les étudiants sont redirigés vers le SSE et le Camus, services de l'université, qui peut proposer des dépistages en tout genre et des consultations médicales dans différents domaines (aide psychologique, au sevrage, etc.).

Quelles interventions pour réduire les risques ?

Les étudiants relais s'occupent de la réduction des risques, ceux liés à la consommation de drogue, mais aussi plus largement à la santé sexuelle. Sous leur impulsion, six bornes de réduction des risques ont été mises en place sur les campus (lire encadré).

Le but de la réduction des risques n’est pas d’inciter à la consommation, ni de forcer la personne au sevrage. Ne pas mettre la vie des autres en danger est essentiel, dit Mattei. C’est une approche qui part des consommations des personnes, sans chercher à y remédier, ni juger, complète Helena.

Comment entrer en contact avec les étudiants relais ?

Il est possible de rencontrer les étudiants relais et d’échanger avec eux lors d’évènements festifs sur les campus. Ils étaient par exemple présents au gala de l’Insa ou lors d'événements organisés par l'Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg (Afges) ou encore à certains points centraux d'un barathon. Ce sont en général les Bureaux des étudiants et associations de filières qui nous contactent.

Les étudiants relais disposent aussi d'une adresse de contact personnelle. Ils peuvent encore être joints via leurs comptes sur les réseaux sociaux (Instagram / Facebook). Toujours de manière pragmatique, humaine, sans jugement, gratuitement, anonymement et confidentiellement, précisent Matei et Helena.

Comment et pourquoi devenir étudiant relais ?

Il n’existe aucun prérequis pour devenir étudiant relais addicto. Tout est une question de motivation et de disponibilité ! Matei et Helena, tous les deux étudiants en médecine, estiment qu'il faut faire preuve de certaines qualités humaines, comme l’ouverture d'esprit (on ne juge pas !) et la disponibilité. Même si leur mission correspond à leurs projets professionnels futurs, ils précisent que ce n'est pas le cas de tous les étudiants relais addicto. Par exemple, Félix est étudiant en histoire tandis que Jade étudie l'ethnologie. Selon Helena, la réduction des risques est une belle vision de la médecine et de son rôle, insuffisamment mise en lumière pendant nos études.

Six bornes de réduction des risques sur les campus

Des bornes de réduction des risques ont été installées sur différents campus par les étudiants relais addicto et l'association Ithaque. Elles sont à disposition des étudiants de l'université et des établissements associés. En libre-service, on y trouve du matériel de réduction des risques (préservatifs, éthylotests ; roule-ta-paille, sérum physiologique pour une consommation sécurisée),  et des flyers informatifs sur les substances et les pratiques.

Où les trouver ? K'fet des sciences (allée Konrad Roentgen), Service de santé étudiante (6 rue de Palerme, salle d'attente, durant les heures d'ouverture), Afges Gallia (1 place de l'Université), École nationale supérieure d'architecture de Strasbourg | ENSAS (6-8 bd du Président-Wilson), Haute école des arts du Rhin | Hear (1 rue de l'Académie), Institut national des sciences appliquées de Strasbourg | Insa (24 bd de la Victoire)

De nombreux étudiants relais sur les campus

Le saviez-vous ? Avant ceux dédiés à l'addictologie, d'autres étudiants relais existaient déjà pour épauler leurs pairs :

Tout comme les étudiants relais addictologie, ils sont un premier point de contact à l'écoute des difficultés et sont formés à l'écoute et pour réorienter vers les bons services et interlocuteurs, des professionnels à même de répondre aux différentes difficultés (financières, psychiques, etc.) Eux aussi disposent d'une adresse mail de contact.

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