Trois métropoles transfrontalières à la loupe
Paru début juillet, l’ouvrage « Les métropoles transfrontalières » étudie trois agglomérations. Réalisé dans le cadre de la Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines – Popsu, il s’intéresse plus particulièrement à Strasbourg. Le point avec son auteur, Philippe Hamman, sociologue au sein de l’unité mixte de recherche Sociétés, acteurs, gouvernement en Europe (CNRS/Université de Strasbourg).
La genèse
Popsu Métropoles est un programme partenarial de recherche en urbanisme entre l’Etat et quinze métropoles. Objectif ? Examiner l’inscription territoriale des métropoles et les liens qu’elles tissent à l’intérieur comme à l’extérieur de leurs frontières, dans un contexte de transitions. Une plateforme de recherche-action a été installée pour trois ans, entre 2018 et 2021, dans chacune des quinze métropoles partenaires du programme. Ces dernières ont confronté les approches des décideurs et des chercheurs tout au long du programme. En 2022, des études transversales ont été commandées sur des thématiques spécifiques comme le transfrontalier confié à Philippe Hamman.
Quoi
Le sociologue se penche sur les enjeux transfrontaliers propres aux agglomérations. J’ai réalisé un état des lieux des travaux existants pour voir ce qui est spécifique à un contexte et ce qui renvoie à un contexte plus large. Interroger les métropoles transfrontalières, c’est interroger les frontières à plusieurs échelles : locale, régionale, nationale et européenne. Il y a un balancement permanent entre le niveau inter-local et européen
, rapporte le chercheur qui s’intéresse plus particulièrement à Lille, Nice et Strasbourg. Les travaux sont ensuite diffusés aux collectivités territoriales et aux décideurs.
Comment
Les trois métropoles sont comparées à travers deux grandes entrées : une approche procédurale, comment un espace métropolitain transfrontalier est-il produit ? Comment ces espaces s’organisent-ils ? Et une sur le contenu des politiques transfrontalières.
Résultat
Ce sont des espaces à la fois séparés et contigus. A la fois dans l’interdépendance et l’interaction, en tension entre la métropole et la région transfrontalières.
Différents aspects se recomposent en permanence dans le transfrontalier. Le développement économique d’abord, avec la question de l’emploi, de l’immobilier ou encore le foncier. Dans l’aire de Strasbourg environ 7 000 frontaliers vont travailler en Allemagne. Kehl compte 3 300 Français parmi ses résidents sur 40 000 habitants. Le transfrontalier joue sur les écarts : la fiscalité, le droit du travail, le salaire…
La question des transports et des déplacements ensuite, avec à présent une montée en puissance du registre environnemental et la question de l’impact carbone. Ce qui inclut la problématique de la qualité de l’air et du rapport à l’eau qui ne connaît pas les frontières nationales…
Dernier aspect, celui de l’incarnation des lieux transfrontaliers à travers des places ou des jardins comme celui des Deux Rives.
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