Par Marion Riegert
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Strasbourg, place forte en santé grâce à 60 ans de collaboration Inserm/Unistra

Cette année, l'Inserm fête ses 60 ans, l'occasion de revenir sur la collaboration entre cet organisme national de recherche et l'Université de Strasbourg avec Valérie Lamour, vice-présidente déléguée secteur Vie et santé à l’Unistra, et Éric Simon, délégué régional Est de l’Inserm.

Comment a évolué la collaboration entre l’Inserm et l’Unistra au fil des années ?

Valérie Lamour : Au départ, il y avait peu d’unités mixtes Inserm/Unistra. 2013 marque un tournant, Eric Westhof, devenu vice-président Recherche, impulse le développement de plusieurs unités mixtes de recherche. En 2017 puis 2021, des équipes de recherche labellisées par l’Inserm sont également créées au sein de structures Unistra/CNRS. 

Eric Simon : En 2011, la labellisation de l’Initiative d’excellence a permis de mettre en place un partenariat de confiance et pérenne qui prévaut toujours en 2024. Nous avons débuté l’année avec huit unités mixtes de recherche, trois équipes de recherche labellisées, un centre d’investigation clinique et une unité mixte de service. 

Concrètement, comment le partenariat fonctionne-t-il ?

E.S. : Nous nous répartissons de manière équilibrée les domaines d’activité : la gestion financière des unités revient à l’Inserm (délégation de gestion), la gestion de la valorisation à l’Unistra, via Conectus qui dispose d’un mandat de l’Inserm. Le modèle d’unité mixte de recherche, comprenant des chercheurs Inserm, enseignants-chercheurs Unistra, sans oublier les personnels hospitalo-universitaires, implique un partenariat exemplaire et cohérent pour simplifier la vie des équipes de recherche. Tout en étant nous-mêmes tributaires de règlementations nationales, européennes ou internationales.

Des dispositifs communs contribuant à la stratégie de site sur certaines thématiques importantes

V.L. : En tant que tutelles nous nous concertons sur les moyens à destination de nos unités mixtes (dotations annuelles de fonctionnement, ingénieurs et techniciens…). Parallèlement, nous mettons en place des dispositifs communs contribuant à la stratégie de site sur certaines thématiques importantes : labellisation des plateformes de recherche avec le réseau Cortecs, stratégie commune pour le développement des infrastructures nationales, Instituts thématiques interdisciplinaires, politique européenne en matière d’accompagnement aux dépôts de projets... Les unités mixtes Inserm ont par ailleurs un rôle dans la formation avec l’accueil d’étudiants, doctorants et médecins avec le programme Médecine-sciences notamment.

Quelles thématiques de recherche sont concernées ?

V.L. : Les thématiques aux interfaces des disciplines fondamentales et en lien avec la santé : biologie moléculaire et cellulaire, génétique, ingénierie, biomatériaux, neurosciences, psychiatrie, immunologie… 

E.S. : Nous couvrons sur Strasbourg la recherche du fondamental à la clinique avec l’émergence de start-up dans le domaine de l’innovation.

Des succès communs ?

E.S. : Strasbourg a été le premier site avec lequel l’Inserm a développé une mutualisation des fonctions support en créant une unité mixte de service : le Centre de recherche en biomédecine de Strasbourg (CRBS). Ce succès reste à ce jour une référence dans la modernisation de la gestion mutualisée des unités là où c’est possible.

On ne compte plus les financements de l’Agence nationale de la recherche !

V.L. : Nos unités mixtes ont de nombreux succès et reconnaissances à travers différents dispositifs comme ceux du Conseil européen de la recherche (ERC), des chaires d’excellence, le Prix recherche de l’Inserm à Thomas Baumert, le prix Kavli de Jean-Louis Mandel et on ne compte plus les financements de l’Agence nationale de la recherche ! Il y a un impact important qui contribue au rayonnement national et international de l’université, comme en attestent les classements internationaux qui placent la biologie humaine au meilleur niveau international (29e rang du classement de Shangai).

Quelles perspectives pour cette collaboration ?

V.L. : Les unités Inserm se développent résolument vers les applications cliniques. Nous souhaitons développer davantage la collaboration avec le CHU pour aller plus loin dans les applications cliniques et la recherche translationnelle, du laboratoire de recherche au lit du patient. Sur d’autres sites, il y a également des unités mixtes avec l’Inserm  en sciences humaines et sociales, nous aimerions aussi développer cette interface à Strasbourg. 

E.S. : Le lien avec le CHU reste une priorité pour l’Inserm. Il s’agit de définir conjointement les perspectives de développements scientifiques en apportant un cadre règlementaire partagé et fluide, sans freins administratifs, pour une recherche efficace du fondamental au clinique, au plus près du patient.

La délégation Inserm Est en bref

Créé en 1964, l’Inserm est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la double tutelle du ministère de la Santé et du ministère de la Recherche. Il dispose d’un siège national et de 12 délégations régionales parmi lesquelles la délégation de l’Est qui regroupe 21 structures de recherche, deux unités mixtes de service (UMS) et quatre centres d’investigation clinique (CIC) au sein des centres hospitaliers. Son ancrage territorial dépasse le seul territoire alsacien et s’étend sur les régions Grand Est et Bourgogne Franche-Comté ; de nombreuses collaborations scientifiques se nouent également outre-Rhin, en lien avec des laboratoires allemands.  

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