Par Frédéric Zinck
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Une journée de formation pour les professionnels de santé sur le thème des missions polaires

Effectuer une mission polaire en Terres australes et Antarctiques n’est forcément pas de tout repos. Pour adapter au mieux les consultations médicales aux contraintes de ces missions, le Service de santé au travail de l'Université de Strasbourg a organisé, en décembre dernier, une journée sur ce thème à destination des professionnels de santé universitaire.

Au départ nous devions être cinq collègues de notre équipe à participer à cette formation. Après en avoir fait circuler l’information dans plusieurs cercles professionnels, nous étions au final plus de 70 à suivre cette journée, médecins du réseau des médecins du travail universitaire de toute la France, du CNRS et des collègues des Hôpitaux universitaire de Strasbourg (HUS), explique le docteur Laurence Kling, responsable du Service de santé au travail (SST) de l’Université de Strasbourg et organisatrice de cette rencontre.

Il nous manquait l’expérience de terrain

L’origine de cette journée tient à une situation professionnelle toute simple : arrivée à l’université en 2022 après plus de 20 ans d’exercice aux HUS, l’une des premières consultations de Laurence Kling concerne un enseignant-chercheur sur le départ pour l’Antarctique. Un dossier médical complet est à constituer pour toute personne se préparant à une telle expédition qui implique des situations de froid extrême et à de hautes altitudes dans des conditions d’hypoxie où l’air est appauvri en oxygène. Le dossier est ensuite vérifié et validé par Service médical des Terres australes et antarctiques françaises. Une dizaine de scientifiques de l'Unistra partent en moyenne chaque année. A l'échelle du territoire national, ce sont 55 personnels scientifiques au départ pour l'Antarctique et 60 pour les Terres Australes en 2023.  « Nous avons la connaissance médicale pour traiter ce genre de dossier et déterminer si la personne est apte et ne présente pas de contre indications, il nous manquait l’expérience de terrain. »

Chaque base à ses contraintes spécifiques

La première partie de la journée, introduite par Anne Catherine Norberti, directrice générale des services adjointe en charge des ressources, a été consacrée aux aspects pratiques avec une présentation des différentes bases, de l'organisation des moyens matériels et humains, de la logistique et des modalités d'évacuation sanitaire. La deuxième partie de la journée s’est concentrée sur des aspects plus médicaux distinguant les missions courtes et longues, les examens complémentaires et les contraintes médicales sur place. Invité de la journée, le docteur Thomas LÊ, médecin adjoint à Paris du Service médical des Terres australes et antarctiques françaises a pu répondre aux nombreuses questions. Le docteur Charles Evrard, du Service de physiologie et explorations fonctionnelles des HUS est également intervenu en fin de journée sur les tests d’hypoxie.

Chaque base à ses contraintes géographiques et météorologiques spécifiques auxquelles il faut associer les infrastructures sur place et le fonctionnement de la base. Chaque expédition, qu’elle soit courte ou longue, implique des points médicaux de vigilances particuliers auxquels il faut être attentif, explique Laurence Kling.

  • Pour en savoir plus sur les TAAF : taaf.fr

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