Savoir(s)

C’est une histoire extraordinaire ! confie rapidement Birte Wassenberg sans cacher son enthousiasme. En septembre 2024, j’ai participé au congrès "(De)Constructing Borders in Borderlands Studies" à Wroclaw (Pologne), un grand événement qui a rassemblé beaucoup de spécialistes de la question des frontières.  C’est là qu’elle rencontre Jaroslaw Janczak, un collègue professeur de l’Université Adam-Mickiewicz, de Poznan, avec qui elle collabore déjà dans le cadre de la construction du futur master EPICUR (lire encadré).

Il parle à Birte Wassenberg de l’appel à projets Seed Funding EPICUR et de l’éventuelle possibilité de collaboration dans le cadre de ce dispositif. Sur place se trouvent également les collègues de l’Université du Danemark du Sud, qui partagent la volonté de construire un projet ensemble. À la fin du congrès, nous avions déjà développé l’idée du projet n-SECBO ; il ne restait plus qu'à le soumettre. Parfois le hasard fait bien les choses ! 

Un projet autour de la thématique de la néo-sécurisation des frontières et de phénomènes comme le bordering et le de-bordering

Le projet de collaboration européenne n-SECBO traite de la thématique de néo-sécurisation des frontières et de phénomènes comme le bordering et le de-bordering. Dotée de presque 100 000 € de financement grâce à l’appel à projets Seed Funding EPICUR, l’équipe de chercheurs* des quatre universités partenaires de l’alliance EPICUR aura, à partir de juin 2025, un an pour développer leur collaboration scientifique et monter de futurs projets de recherche.

Fin mai, nous lançons une école d’été à Fribourg, des workshops thématiques suivront, ainsi que des activités axées sur l’ouverture à la société civile. Nous avons fixé comme objectifs finaux de n-SECBO une publication scientifique conjointe et le montage de trois centres d’excellence Jean-Monnet qui, par la suite, permettront aux chercheurs des universités partenaires d’EPICUR de collaborer sur la thématique des frontières.

Une souplesse très appréciable

Mais ce n’est pas tout : chargée de création du master européen EPICUR à l’Université de Strasbourg, Birte Wassenberg a comme ambition de tisser des liens entre ces futurs centres d’excellence et le master EPICUR. Nous prévoyons de demander le financement Erasmus + pour les centres d’excellence en février 2026, tandis que le master EPICUR devrait débuter à la rentrée 2026. Si tout se passe comme prévu, le timing serait parfait !

Concernant le dispositif Seed Funding EPICUR, Birte Wassenberg salue la facilité du montage du dossier, le reporting allégé et la souplesse des règles pour la réalisation du projet. Les règles de chaque type de financement pour la recherche sont différentes, mais en général, plus le financement est important, plus le suivi du projet est exigeant. Comme résultat, parfois les chercheurs se retrouvent à faire plus de l’administratif que de la recherche, ce qui impacte leur production scientifique. Je trouve qu’il est important de leur laisser de la place pour la collaboration afin que les idées émergent et le projet puisse atteindre les résultats prévisionnels. De ce point de vue, la souplesse du dispositif Seed Funding EPICUR est très appréciable.

Et si Birte Wassenberg devait conseiller ce dispositif à ces collègues ? Absolument ! Je ne peux qu’encourager les chercheurs à postuler. Cela vaut le coup, surtout pour les jeunes chercheurs, pour qui ce genre d’opportunité représenterait un vrai tremplin pour la carrière et un moyen de créer un réseau européen. 

* Les membres du projet n-SECBO : Birte Wassenberg (leader, Unistra), Jaroslaw Janczak (Université Adam-Mickiewicz de Poznan, Pologne), Gisela Riescher (Université de Fribourg, Allemagne), Jaume Castan Pinos (Université du Danemark du Sud, Danemark)