L’université « garde son cap et protège »
Frédérique Berrod a prononcé son premier discours de rentrée en tant que présidente, ce jeudi 4 septembre 2025, devant un amphithéâtre Cavaillès bien garni, à l’occasion de la cérémonie de rentrée. Dans un « contexte flou, incertain, voire inquiétant », elle a esquissé le souhait que l’université « se recentre sur ses missions fondamentales, formation et recherche », souhaitant à toute la communauté une rentrée « joyeuse, lumineuse et solidaire ».
La cérémonie a été ouverte par Jérémy Darenne, vice-président Vie étudiante, citant Nelson Mandela : L'éducation est l'arme la plus puissante pour changer le monde
. Que serait une université sans ses étudiantes et étudiants ?
: comme pour conjurer les vents mauvais
, c’est avec des accents dystopiques que Frédérique Berrod lui emboîte le pas, donnant le coup d’envoi de la rentrée universitaire 2025-2026.
Après le vide
ou les excès
de l’été, retour en amphithéâtres, dans les salles de classe, les bureaux, les laboratoires... La rentrée est ce temps salutaire où on se retrouve, on s’agrandit, on rajeunit, on construit, on rouvre nos ordinateurs et on reconnecte nos cerveaux, bref on revit
, poursuit la présidente, qui se réjouit de l’attractivité internationale de l’université, et notamment sa présence dans le haut du classement de Shanghai.
Un classement toutefois bien partiel, au sens où il ne prend en compte que l’une de nos deux missions, centré qu’il est sur la recherche. Qui plus est sur une recherche qui invisibilise certaines disciplines comme les langues, les lettres, le droit…
Elle évoque ainsi l’importance de renforcer la souveraineté de l’Europe
, avec un classement plus européen, qui permette de valoriser nos formations
.
Réflexion sur l’IA et charte éthique
Place ensuite à l’évocation des grands moments à venir, cet automne, comme l’inauguration du Musée zoologique, du nouveau Centre sportif universitaire ou encore la création du Campus de médecine. Au programme aussi de la feuille de route : le renforcement de la politique handicap de l’université, la lutte contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles, qui passeront par un grand chantier, participatif, d'élaboration d'une charte éthique.
Sans oublier une réflexion globale sur l’intelligence artificielle et ses usages (lire notre dossier) avec le projet Enact, en partenariat avec l’Université de Lorraine. Il importe de fixer nos priorités : quelle est la plus-value pédagogique du recours à l’IA, comment exercer son esprit critique face aux contenus produits ?
Les lucioles de notre société
Frédérique Berrod rappelle enfin que l’heure est à la défense des libertés académiques. Elles sont au cœur de la mission de l’université, et doivent le rester.
Rappelant que pour tenir son rôle dans cette nouvelle phase historique, l’université peut s’appuyer sur des initiatives comme Stand Up For Science
.
Le discours se clôt par une référence à l’ouvrage Survivance des lucioles, de l'historien d'art Georges Didi-Huberman : “Nous devons nous-mêmes – en retrait du règne et de la gloire, dans la brèche ouverte entre le passé et le futur – devenir des lucioles et reformer par là une communauté du désir, une communauté des lueurs émises, de danses malgré tout, de pensées à transmettre”. C’est à cette communauté de désir que je vous invite, pour que chacune et chacun nous soyons les lucioles de notre société, communauté de pensées pour faire vivre notre université.
« C’est à cette communauté de désir que je vous invite »Le secrétaire général aux affaires régionales et européennes, Samuel Bouju, représentant l’État, la rejoint dans son discours : L’université est le lieu de formation de la pensée. Au-delà, elle fait également respirer le savoir et la pensée dans la société. Nous continuons à la soutenir, au travers d’engagements forts et de projets au cœur de notre société
. La cérémonie se poursuit par la remise des Diplômes universitaires d’engagement étudiant (DUEE) et le dévoilement des lauréats de la Prime de reconnaissance de l’implication pédagogique (Prip) (lire encadrés).
Un établissement qui attire, dans une ville qui fait envie
Avec un chiffre provisoire de 57 000 étudiantes et étudiants inscrits (dont 8 000 néobacheliers), d’un nombre de vœux sur Parcoursup en croissance de 11,28 %, de nombreux indicateurs chiffrés sont au vert pour l’Université de Strasbourg.Le rayonnement de l’établissement attire à l’international (25 % d’étudiants internationaux) et vient renforcer l’attractivité du territoire de l’Eurométropole, dans un cercle vertueux
, ont souligné de concert Frédérique Berrod, Pia Imbs (présidente de l’Eurométropole) et Sophie Roussel (directrice du Crous) lors d’une conférence de presse commune, mercredi 3 septembre. Etudes, vie étudiante, restauration, santé, logement… Les dispositifs d’accueil des étudiants, à la fois pratiques et festifs, visent à simplifier les démarches des étudiants. Un continuum unique en France.
87 % de taux de satisfaction pour les formations
Les 87 % de taux de satisfaction à la sortie des formations, issus de l’étude de l’Observatoire régional de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle des étudiants (Oresipe), ne sont sans doute pas pour rien dans la bonne réputation de l’Université de Strasbourg dans le domaine de formation (18 000 répondants à l’enquête).
L’Université de Strasbourg attire aussi dans les rangs des personnels : 311 nouveaux collègues, d’enseignement, de recherche et administratifs, rejoignent les équipes. Pour la première fois, une semaine dédiée a été consacrée à leur accueil.
Les diplômés du Diplôme universitaire d'engagement étudiant (DUEE)
- Maxime Acadine, Cordées de la réussite (Ipag)
- Nordine Amiar, Protection civile du Bas-Rhin (Sciences de la vie)
- Anca Bidirean, Afges (Psychologie)
- Wendy Boutet, Reshus (Réseau des étudiants en santé des HUS) et élue de son UFR (Sciences infirmières)
- Maroussia Dhume, Amicale des sciences, élue au CA, association Rafal (Sciences de la vie)
- Caroline Dörr, Afev (Chimie)
- Elif Deniz Gokturk, élue suppléante de son UFR (Mathématiques)
- Anastasia Hornecker, Service civique à la CEA (LEA)
- Adrien Kugener, Afev (Archéologie)
- Célia Lakhdar, Amicale LEA et élue CFVU (LEA)
- Laure Lemaire, Afges, élue de son UFR (Pharmacie)
- Veronica Mockers Serhiyenko, Croix Rouge française (Médecine)
- Hina N’Gonguele Odgzaga, Erasmus Student Network (Médecine)
- Jonathan Rubio Soriano, Amnesty International Groupe Jeunes de Strasbourg (Sciences économiques, juridiques et sociales)
- Rebecca Schneider, Croix Rouge française (Chimie)
- Ayse Sertogly, Afev (Droit)
- Patricia Soare, Afges, élue de son UFR (Sciences de la vie)
- Jean Ulrich, tutorat, élu de son UFR (Sciences du langage)
- Maxime Zingraff, Parlement européen des jeunes (Informatique)
Les lauréats de la Prime de reconnaissance de l’implication pédagogique
- Anne Druart-Thierry, professeure agrégée hors classe, IUT Louis-Pasteur
- Eric Lorrain, professeur agrégé de classe exceptionnelle, IUT de Haguenau
- Guido Della Rocca, professeur certifié de classe exceptionnelle, Faculté de chimie
- Sophie Behal, professeure certifiée de classe normale, IUT de Haguenau
- Stéphane Despax, professeur agrégé de classe normale, Ecole européenne d'ingénieurs en chimie, polymères et matériaux (ECPM)
- Magali Risch, bibliothécaire, Service des bibliothèques de l'Université de Strasbourg
- Nathalie Calmes-Cardoso, professeur agrégé hors classe, IUT Département technique de commercialisation
- Germer Walch, professeur certifié hors classe, IUT Département info-co.
- Lorène Dubreuil, professeur agrégé de classe normale, IUT de Haguenau
- Chloé Piedoie, technicien de classe normale, Centre d'études internationales de la propriété intellectuelle
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