Par Marion Riegert
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Centre universitaire d’enseignement du journalisme : un espace en réflexion

Cédric Pellen et Charlotte Dorn ont repris la direction du Centre universitaire d’enseignement du journalisme (Cuej) en septembre. Pendant ce mandat de cinq ans, ils comptent bien impulser de nouvelles dynamiques à l’école en l’ouvrant sur la cité et en faisant évoluer son offre de formation.

Allier journalisme et université

L’école a fait le choix d’opter pour un directeur et une directrice adjointe aux profils complémentaires : le premier, Cédric Pellen, est maître de conférences en science politique, membre du laboratoire Sociétés, acteurs, gouvernement en Europe (Sage – CNRS/Unistra), la seconde, Charlotte Dorn, est une ancienne journaliste des Dernières nouvelles d’Alsace. Une complémentarité qui permet de coller à la double identité de l’école : journalistique et universitaire, et dont le maître-mot est d’allier théorie et pratique. Objectif : former des journalistes qui exercent de manière rigoureuse pour la démocratie.

Déployer la nouvelle offre de formation

Les fondamentaux techniques et intellectuels sont bien en place, avec un master 1 transmédias et une spécialisation en deuxième année, explique Cédric Pellen, qui souhaite faire évoluer les contenus du master pour s’adapter aux évolutions du métier. Au menu : un renfort de l’accompagnement professionnel pour épauler les journalistes en herbe face à la diversification du métier et l’émergence de nouveaux types de médias. Une plus grande sensibilisation aux enjeux scientifiques et au développement durable dans le cadre du projet Tactus. Sans oublier de renforcer la réflexion sur les sciences sociales, avec des thématiques comme l’inégalité en société. Le tout, avec toujours un volet européen et international fort et l’ajout d’une spécialisation en langue étrangère. 

Diversifier les profils

Nous voulons ouvrir socialement l’école, c’est l’ADN du Cuej, être accessible à tous, souligne Cédric Pellen qui évoque une autocensure de la part de certains étudiants qui renoncent à présenter le concours. Pour y remédier, une option d’« introduction au journalisme et aux médias » est proposée en licence dans cinq facultés de l’Unistra. Il s’agit d’éducation aux médias avec un enjeu citoyen et de recrutement, précise Cédric Pellen. Le nouveau directeur souhaiterait pouvoir développer ce dispositif dans d’autres facultés pour toucher de nouveaux profils : Pour le moment, nous attirons moins les étudiants de certaines filières comme le droit et les sciences, alors qu’ils ont toute leur place dans le journalisme.

S’ouvrir à la cité

Développer la formation continue pour toucher les professionnels en reconversion

Au-delà de son rôle de formation, la nouvelle direction souhaite faire vivre le journalisme dans la cité en faisant du Cuej un espace de réflexion sur le sujet. Pour cela, un cycle de conférences ouvert au public a été lancé, traitant de sujets d’actualité comme les élections américaines avec un journaliste de CNN. L’idée étant d’interroger les pratiques des métiers du journalisme, explique Charlotte Dorn. L’école s’est également associée au projet Spinoza. Porté par Reporters sans frontières (RSF) et l’Alliance de la presse d’information générale, il vise à développer un outil d’intelligence artificielle adapté aux exigences du journalisme, notamment en termes de vérification des sources et de respect de la propriété intellectuelle des médias. Une newsletter a par ailleurs été lancée pour informer sur le fonctionnement de l’école. Sans oublier le souhait de développer la formation continue pour toucher les professionnels en reconversion ou les journalistes souhaitant acquérir de nouvelles compétences.

Développer le réseau des anciens

Autre objectif affiché : créer un réseau des Alumni plus structuré. C’est aussi un outil de rayonnement et de succès. Nous avons parmi nos Alumni de grands noms du journalisme, qui occupent des fonctions de direction dans des médias comme Libération, France TV ou Radio France.

Le petit plus

Le bien être des étudiants, souvent loin de leurs familles, est au cœur de la réflexion de l’école. Un conseil de la vie cuejienne a été créé pour avoir des remontées des étudiants, souligne Charlotte Dorn, qui évoque des conditions durcies, avec des jeunes plus exposés à la précarité.

En chiffres

1 : Parmi les 14 écoles reconnues, le Cuej est la première publique et la plus grosse en termes d’effectifs étudiants avec l’École supérieure de journalisme de Lille

900 candidats se présentent chaque année pour une cinquantaine de places

60 étudiants par promo dans quatre spécialisations : presse écrite et multimédia, radio et multimédia, télévision rédacteur et multimédia, journaliste reporter d'images et multimédia

4 enseignants-chercheurs, 2 enseignants permanents et 6 administratifs composent l’équipe. Sans oublier 7 maitres de conférences associés à mi-temps, qui sont journalistes par ailleurs et portent les différentes spécialités de l’école. Et de nombreux intervenants journalistes professionnels.

Une direction, deux parcours

Cédric Pellen

Enseignant-chercheur en science politique, maitre de conférences au Cuej depuis 2015, Cédric Pellen travaille principalement sur les questions européennes. Recruté au Cuej en tant qu’enseignant permanent, il en devient directeur adjoint en 2020.

Charlotte Dorn

Ancienne étudiante du Cuej, Charlotte Dorn travaille pendant 28 ans aux Dernières nouvelles d’Alsace et se spécialise dans l’éducation, la jeunesse et l’environnement. Elle enseigne au Cuej depuis 2009 comme intervenante professionnelle en presse écrite, avant de devenir maitre de conférences associée en 2020.

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